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Projet d'oléoduc: les libéraux assurent qu'ils ne reculent pas sur l'environnement

durée 12h53
26 novembre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Par La Presse Canadienne, 2025

OTTAWA — Des députés libéraux assurent que leur parti demeure écologiste, et ce, malgré la grogne provoquée par une entente entre Ottawa et l'Alberta sur un éventuel projet d'oléoduc vers la côte Pacifique dont l'annonce serait prévue jeudi.

«Nous ne reculons pas sur l’environnement», a lancé mercredi le leader du gouvernement à la Chambre des communes, Steven MacKinnon, à son arrivée à la réunion hebdomadaire du caucus libéral.

M. MacKinnon a expliqué qu'il faudrait attendre de lire l'entente avant de sauter aux conclusions. «Si j’ai appris une chose en politique, c’est d’attendre de voir ce qui est écrit dans le document», a-t-il déclaré.

La rencontre a donné lieu à de «très bonnes discussions», s'est contenté de dire le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles, Tim Hodgson, à sa sortie.

Aux libéraux qui sont préoccupés par d'éventuels compromis environnementaux, le ministre des Finances, François-Philippe Champagne, répond ceci: «Lisez le budget».

«On est le pays du G7 avec les crédits d’impôt les plus généreux pour les technologies vertes, pour décarboner l’industrie canadienne, a-t-il élaboré. Dans le budget fédéral, il y a un cadre pour favoriser l’utilisation de technologies vertes.»

Corey Hogan, l’un des deux députés libéraux de l’Alberta, ne cachait pas son enthousiasme et a assuré que les Albertains sont «largement stéréotypés», bien qu'ils se «soucient grandement» de l'action climatique.

«Le premier prix du carbone industriel a été instauré par un premier ministre progressiste-conservateur, Ed Stelmach, en 2007. Il s'agissait de la première région productrice de pétrole au monde à imposer un prix au carbone», a-t-il déclaré.

M. Hogan s'est dit «absolument» certain qu'aucun député libéral ne quittera le navire dans la foulée d'une telle annonce.

Mais d'autres ne sautaient pas de joie. Le ministre Steven Guilbeault, la conscience verte des libéraux, est passé en coup de vent devant la presse parlementaire et a refusé, comme la veille, de répondre aux questions.

Le député et ancien ministre Marc Miller a déclaré qu'il pourrait «peut-être» appuyer un projet d'oléoduc. Cela dépendrait de l'acceptabilité sociale, a-t-il noté. Selon lui, l’évaluation environnementale et l’implication de groupes autochtones joueront un rôle crucial.

Le Toronto Star a rapporté que des députés libéraux de la Colombie-Britannique seraient furieux de ne pas avoir été tenus informés de l'avancement des pourparlers avec l'Alberta.

Chez les conservateurs, le chef Pierre Poilievre avait dénoncé la veille lors de la période des questions un «soi-disant» protocole d'entente «qui ne veut rien dire», vu que le gouvernement fédéral juge que la Colombie-Britannique devra donner son accord, ce qui est loin d'être acquis en raison de la grande résistance actuelle.

Le premier ministre Mark Carney lui avait répondu que l'entente vise à établir «des conditions nécessaires» à la réalisation du projet et qu'il croit en un «fédéralisme coopératif».

«Nous croyons que le gouvernement de la Colombie‑Britannique doit donner son accord. Nous croyons que les détenteurs de droits des Premières Nations du pays doivent aussi donner leur accord et offrir leur appui à tous les intervenants par la suite. Voilà comment on bâtit un Canada uni», a-t-il déclaré.

Et alors que les députés du clan Poilievre évitent habituellement les journalistes comme la peste, l'un d'eux, le Britanno-Colombien et vice-président du comité de l'environnement, Ellis Ross, s'est arrêté devant les caméras mercredi et il avait des mots moins durs. Selon lui, l'entente va «simplifier la demande» qui sera déposée.

Il a refusé de dire s'il croit que sa province devrait avoir un veto sur le projet, affirmant simplement que la constitution ne prévoit pas cela dans le cas des projets interprovinciaux, mais que M. Carney a laissé entendre que ce serait néanmoins le cas dans une certaine mesure.

- Avec des informations d'Émilie Bergeron

Michel Saba, La Presse Canadienne