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Plusieurs centaines de personnes marchent pour l'indépendance du Québec

durée 16h25
25 octobre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2025

MONTRÉAL — Plusieurs centaines de personnes se sont donné rendez-vous samedi après-midi au carré Saint-Louis à Montréal, à l'occasion du 30e anniversaire du dernier référendum et pour montrer leur détermination de faire du Québec un pays souverain.

À l'image des sondages qui montrent un regain du souverainisme chez les 18-24 ans, un vent de jeunesse régnait sur la foule parsemée de fleurs de lys et de pancartes revendiquant la souveraineté du Québec. Cette génération, qui n'a pas connu le référendum de 1995, scandait: «Le Québec un pays», sous les regards remplis de fierté, des souverainistes d'un autre temps qui, eux, avaient dit oui il y a 30 ans à l'indépendance.

L'évènement intitulé «Marche vers l’indépendance» était organisé par OUI Québec et de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (SSJB).

«C'est important d'être là aujourd'hui pour représenter mon pays, ma nation et ma culture et pour représenter tout ce qui me tient à cœur sur le fait d'être Québécois», explique Adam Lévis Paquet, un jeune souverainiste de vingt ans tout droit venu de Sherbrooke.

Pour lui, beaucoup de mauvaises informations ont été diffusées sur la viabilité de l'indépendance, ce qui éloignerait la population du mouvement indépendantiste. Un sondage de SOM-La Presse publié quelques jours auparavant, montre que seuls 27% des Québécois sont pour la tenue d'un référendum sur la souveraineté du Québec, contre 63% qui s'y opposent.

«On est là justement pour dire que c'est faux et que ce sont de mauvaises informations qui ont été données, que l'indépendance est quelque chose de viable et de faisable, ajoute le jeune Sherbrookois. C'est pour ça qu'on a besoin de plus de personnes possibles.»

Le responsable du comité indépendantiste de l'Outaouais, Olivier D'Astous, assure qu'un troisième référendum aura lieu dans les prochaines années — comme le promet le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon — et que d'ici là, le mouvement souverainiste aura amplement le temps de convaincre les Québécois peu favorables.

«D'un point de vue générationnel, la grosse différence qui se fait, c'est que les 35 à 55 ans craignent de perdre leur retraite qu'ils n'ont pas encore (...) et les plus jeunes ont le fait pour nous autres et pour les générations futures», affirme Olivier D'Astous.

André Bérubé était là il y a 30 ans pour dire oui à l'indépendance du Québec. Ce Rosemèrois de 57 ans se dit émerveillé de voir la jeunesse reprendre le flambeau de la lutte souverainiste.

«Je le souhaitais tellement, assure André Bérubé. C'est eux, les jeunes, qui vont réveiller les plus vieux qui sont chambranlants.»

L'instabilité économique provoquée par les droits de douane imposés par les États-Unis, n'est pas une raison valable, selon lui, pour empêcher le Québec de devenir un pays.

«Si l'on écoute les opinions de tout le monde, il ne sera jamais le temps, explique M. Bérubé. Il faut créer l'occasion (...) là, c'est la menace de Trump, puis après ce sera autre chose, il y aura toujours une raison pour les fédéralistes.»

Plusieurs élus étaient présents à la marche, dont la députée et porte-parole de Québec Solidaire (QS), Ruba Ghazal, qui s'est dite peu surprise de voir autant de jeunes embrasser le souverainisme.

«Ce que je trouve extraordinaire c'est que souvent le projet d'indépendance a été lié à des partis politiques, mais ici c'est la société civile qui s'unit», explique Ruba Ghazal.

«Ce qui est intéressant, c'est qu'il y a un renouveau indépendantiste, les jeunes ont envie de projet qu'ils ont l'impression qu'ils vont pouvoir réaliser, affirme la porte-parole de QS. Ils ont aussi une envie d'un pays qui face partie du monde et, pour ça, il faut qu'on ait le projet le plus inclusif et le plus ouvert pour construire un Québec vert où on protège l'environnement, les minorités et qu'on soit le plus inclusif possible.»

Elle se dit toutefois lucide concernant la faible proportion de souverainistes au sein de la population québécoise.

Des tensions ont toutefois eu lieu entre certains manifestants et un groupe de militants de l'Action socialiste de libération nationale (ASLN) dont la présence était encadrée par une dizaine d'agents du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

L'ASLN a ensuite défilé en marge de la marche qui remontait le boulevard Saint-Laurent.

Quentin Dufranne, La Presse Canadienne