Plus difficile de trouver des commanditaires pour les Fiertés, Montréal tient le coup

MONTRÉAL — Avec une montée de la haine envers les communautés LGBTQ+ combinée au contexte économique difficile, c'est plus compliqué de trouver des partenaires et des commanditaires pour les événements célébrant les communautés LGBTQ+, notamment les populaires défilés. Fierté Montréal tient le coup cette année, mais le directeur général s'inquiète pour l'avenir.

Encore une fois, une foule d'activités et de spectacles (dont plusieurs sont gratuits) auront lieu à l'occasion du Festival Fierté Montréal qui se tient du 31 juillet au 10 août. Montréal est la ville qui accueille le plus grand rassemblement LGBTQ+ de la francophonie et réussit à attirer plus de 750 000 membres de la communauté et des alliés pendant toute la durée des festivités.

Un festival de cette envergure demande beaucoup d'organisation et de bénévoles, mais aussi d'importantes sommes d'argent pour financer le tout. Le directeur général de Fierté Montréal, Simon Gamache, «touche du bois», car il constate que d'autres Fiertés à travers le monde, et même ici au Canada, ont plus de difficulté à consolider leurs commanditaires et leurs partenaires.

«Pour nous ça va bien cette année, dit-il, mais je vous dirais qu'il y a d'autres Fiertés où ça a été très dur cette année. Pas besoin d'aller loin, à Toronto ils ont eu de grosses difficultés. Nous, il y a une stabilité cette année.»

M. Gamache s'estime chanceux de pouvoir compter sur des partenaires gouvernementaux et Tourisme Montréal, pour ne nommer que ceux-ci. Pour les commanditaires privés, il indique que Fierté Montréal a perdu seulement l'appui d'une entreprise et que celle-ci a été remplacée par un nouveau venu.

«Depuis longtemps, bien avant mon équipe et moi, Fierté Montréal a développé des partenariats d'abord avec des entreprises québécoises et canadiennes. Cela fait qu'il y a, je pense, une meilleure compréhension des enjeux ici. On est beaucoup moins impacté par ce qui peut se passer ailleurs», estime M. Gamache.

«Mais, il y a un contexte économique très difficile présentement qui va bien au-delà des enjeux EDI (équité, diversité et inclusion) et c'est vrai qu'il faut faire attention. Et ça, c'est pour tous les festivals. Le monde festivalier a des gros défis présentement. Fierté Montréal n'est pas immunisé à ça, alors on porte attention à ça. Ça va bien cette année, mais il faut faire attention pour le futur», mentionne-t-il.

La sécurité toujours de mise

Les activités de Fierté Montréal se tiendront au centre-ville, sur le site du Parc olympique et dans le Village. M. Gamache est d'avis qu'il est d'autant plus important que la métropole brille de mille feux et affiche fièrement ses couleurs alors qu'il y a un recul des droits des communautés qui s'accélère partout à travers le monde.

«Dans un contexte où les discours haineux connaissent une inquiétante recrudescence à travers le monde, plus que jamais, notre solidarité doit être sans faille. La Ville de Montréal est fière de soutenir cette 19e édition du Festival et de réaffirmer qu’elle est, et restera, un espace d’inclusion, d’égalité et d’acceptation pour toutes les personnes», a déclaré la mairesse de Montréal, Valérie Plante, dans un communiqué.

La sécurité avait déjà été renforcée il y a quelques années, alors aucun renfort n'est prévu cette année. Il n'en reste pas moins que la sécurité est la priorité de Fierté Montréal, qui collabore avec le Service de police de la Ville de Montréal.

L'emblématique Défilé de la Fierté aura lieu le 10 août à partir de 13h sur le boulevard René-Lévesque et on s'attend à environ 15 000 personnes participantes.

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Katrine Desautels, La Presse Canadienne