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Palestine: 173 anciens hauts diplomates disent qu'il est temps de reconnaître l'État

durée 12h04
30 juillet 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Par La Presse Canadienne, 2025

OTTAWA — Pas moins de 173 anciens ambassadeurs canadiens, ex-consuls généraux et autres diplomates de haut niveau demandent au premier ministre Mark Carney de sévir contre Israël et de reconnaître la Palestine en tant qu'État.

«Le Canada a toujours été un fervent défenseur de l'État d'Israël. Toutefois, cela ne peut inclure une dispense lui permettant de renoncer à ses responsabilités en vertu du droit international humanitaire, de protéger les civils», peut-on lire dans une lettre envoyée à M. Carney et relayée mercredi aux médias.

Si le Canada emboîtait le pas à la France en annonçant qu'il reconnaîtra, à court terme, un État palestinien comme les plus de 140 autres pays qui l'ont déjà fait, cela «indiquerait clairement qu'Israël, dont le gouvernement actuel s'oppose activement à la création d'un État palestinien, n’a pas le droit de veto sur la reconnaissance de la Palestine», écrivent les signataires.

Parmi les auteurs, on retrouve Raymond A. J. Chrétien, ex-ambassadeur qui est également le neveu de l'ancien premier ministre Jean Chrétien.

D'anciens diplomates qui ont travaillé en Israël sont aussi du lot, comme Jon Allen et Lisa Stadelbauer.

«La reconnaissance de la Palestine par le Canada renforcerait notre engagement soutenu pour le droit à l'autodétermination du peuple palestinien, et notre rejet de toute tentative de déplacement ou d'expulsion de Palestiniens, soutient-on dans la missive. Elle créerait un espace politique nécessaire pour préparer le terrain à un processus sérieux de négociation bilatérale.»

Les signataires insistent sur l'urgence qu'un cessez-le-feu soit d'abord instauré à Gaza et que l'entrée d'aide humanitaire soit menée sans entraves pour mettre fin à la famine et la malnutrition.

Pour accroître la pression sur le gouvernement israélien, les anciens hauts diplomates proposent des sanctions sévères, notamment que «le Canada notifie à Israël son intention de suspendre l'accord de libre-échange Canada-Israël si le pays continue de manquer à ses obligations en matière de droit international humanitaire».

La France a été, la semaine dernière, le premier pays du G7 à annoncer qu'il reconnaîtra l'État palestinien en septembre. Face à des appels à faire de même venant notamment de membres de sa propre formation politique, le premier ministre britannique, Keir Starmer, a annoncé mardi que le Royaume-Uni fera de même si Israël ne répond pas à une série de critères.

M. Starmer demande au gouvernement israélien d'accepter un cessez-le-feu et de s'engager dans «un processus de paix à long terme qui aboutisse à une solution à deux États».

Le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou rejette depuis des mois l'atteinte d'une solution à deux États.

M. Carney, qui rencontrera virtuellement, mercredi après-midi, son conseil des ministres, s'est entretenu avec M. Starmer la veille, notamment au sujet d'une éventuelle reconnaissance de l'État palestinien.

La guerre au Proche-Orient perdure depuis l'attaque du 7 octobre 2023 menée par le Hamas.

Les combattants du Hamas ont enlevé 251 personnes lors de cette offensive et en ont tué environ 1200 autres, principalement des civils.

Plus de 59 000 Palestiniens ont été tués pendant la guerre, selon le ministère de la Santé de Gaza. Ce décompte ne fait pas de distinction entre militants et civils, mais le ministère affirme que plus de la moitié des victimes sont des femmes et des enfants. L'ONU et d'autres organisations internationales considèrent cette source de données comme étant fiable.

- Avec des informations de l'Associated Press

Émilie Bergeron, La Presse Canadienne