Ottawa tarde à rendre des immeuble fédéraux disponibles pour du logement abordable


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Par La Presse Canadienne, 2024
OTTAWA — Le gouvernement fédéral s'est privé d'importantes économies en négligeant son engagement, depuis 2019, à se départir d'immeubles excédentaires pour qu'ils soient convertis en logements abordables.
Un rapport de la vérificatrice générale du Canada conclut qu'Ottawa a ainsi dû essuyer des coûts d'entretien et d'exploitation d'édifices peu ou pas utilisés.
«Nous avons constaté que (le gouvernement) (...) avait très peu réduit son portefeuille de locaux à bureaux: sa superficie était passée de 6,0 millions de mètres carrés louables en 2019‑2020 à 5,9 millions de mètres carrés louables en 2023‑2024», peut-on lire dans l'audit publié mardi.
Cela équivaut à une diminution de moins de 2 %, note-t-on dans un communiqué accompagnant la publication du rapport.
La vérificatrice générale, Karen Hogan, rappelle que Services publics et Approvisionnement Canada, ministère responsable de ce dossier, évalue les économies de 3,9 milliards $ sur dix ans à faire, puis de 0,9 milliard $ par année «grâce à l’aliénation des locaux à bureaux vacants ou sous-utilisés».
Or, le gouvernement n'a entamé la mise en œuvre «à grande échelle» de ses plans de réduction de son portefeuille immobilier qu'en 2024. Pourtant, Ottawa a commencé, dès 2019, à élaborer de tels plans.
Selon des estimations datant de 2017, 50 % des locaux à bureaux du fédéral étaient sous-utilisés, ce qui a emmené le fédéral à promettre de réduire de moitié son parc immobilier. Cet engagement a été révisé pour que l'objectif à atteindre soit plutôt une diminution de 33 %.
Plusieurs facteurs sont en cause pour le peu de progrès réalisé depuis 2019. Du lot, Mme Hogan relève que très peu d'espaces à bureaux qui devaient être modernisés afin, notamment «d’utiliser les locaux à bureaux de façon plus efficiente», l'ont été.
«La cible du ministère était de moderniser au moins 4 % des locaux à bureaux par année. Or, le ministère a modernisé en moyenne 2,4 % des locaux à bureaux par année entre 2021‑2022 et 2023‑2024», conclut la vérificatrice générale.
Par ailleurs, SPAC a cessé de faire le suivi sur le progrès réalisé ou non. Ottawa a fermé, en 2024, son Centre d'expertise en matière de biens immobiliers qui effectuait une telle surveillance et SPAC n'a pas pris le relais ensuite.
«Le 5 février 2024, le Centre a déclaré que 21 des 119 recommandations (18 %) de l’Examen horizontal des immobilisations avaient été mises en œuvre. Nous avons constaté qu’il n’y a plus eu de surveillance pangouvernementale de la mise en œuvre des 98 recommandations restantes de l’Examen après la dissolution du Centre au printemps 2024», peut-on lire dans le rapport.
La vérificatrice générale a examiné les actions posées entre le 1er avril 2018 et le 31 octobre 2024.
Elle identifie un manque de financement comme une explication du peu de progrès qui a été réalisé.
Mme Hogan relève que le budget 2024 prévoit un financement de 1,1 milliard $ sur dix ans pour que SPAC réduise sa quantité de locaux à bureaux. L'objectif est de rendre disponibles 2,95 millions de mètres carrés louables.
Émilie Bergeron, La Presse Canadienne