Mères au front se mobilise à la frontière pour dénoncer les politiques de Trump


Temps de lecture :
3 minutes
Par La Presse Canadienne, 2025
MONTRÉAL — Des Canadiens et des Américains se sont rassemblés samedi à la frontière des deux pays pour dénoncer les politiques du président Donald Trump jugées «oppressives».
Au Canada, des pique-niques et des journées d’activités culturelles et militantes ont eu lieu des deux côtés de la frontière, au Québec, en Ontario, en Colombie-Britannique, et au Nouveau-Brunswick.
Des dizaines de familles étaient présentes dans un champ de blé, à Frelighsburg, une petite municipalité de 1100 habitants à la frontière du Vermont, pour former une chaîne humaine entre les deux pays, a raconté Laure Waridel, cofondatrice de Mères au front.
Son organisme, en collaboration avec une association du Vermont, a planifié la mobilisation québécoise qui s’est déroulée dans le cadre des Journées internationales de l’amitié, une initiative lancée par Friends Accross Borders visant à contester le mouvement du président Trump «America First» (les États-Unis d’abord) .
Vêtus de rouge, couleur fétiche des Mères au front, les participants se sont tenu la main pour former une chaîne humaine, se rapprochant le plus possible du tracé séparant les deux pays. À quelques mètres de là, à Berkshire, au Vermont, ont pouvait voir la même scène.
Une distance d’environ trois mètres séparait les deux chaînes, puisqu’il fallait respecter la zone neutre entre les deux frontières où il est interdit de circuler.
«Ici, c’est particulier, il n’y a rien qui nous indique que l’autre côté, c’est les États-Unis. Il faut le savoir», a expliqué Mme Waridel, qui est aussi propriétaire du terrain qui a accueilli la mobilisation.
«Ça démontre que, jusqu’à présent, on n’a pas eu besoin de construire des murs ou quoique ce soit d’autre parce qu’on est des amis et que les gens respectent cette ligne-là», a-t-elle ajouté.
Pour indiquer la limite physique à ne pas franchir, elle et son mari ont placé des piquets et des vêtements rouges «pour illustrer les vies perdues en raison des politiques de Donald Trump».
Les enfants, historiquement au centre des luttes de Mères au front, ont été invités à participer lors d’une manifestation soulignant la «résilience à travers la solidarité», a indiqué Mme Waridel.
Des jeunes ont libéré des papillons migrateurs et pollinisateurs sur l'air de l'Hymne à la beauté du monde popularisée par les chanteuses Diane Dufresne et Isabelle Boulay.
«Comme les papillons, on est plus fort qu'on en a l'air, on est capable de traverser des tempêtes, de résister au vent parce qu’on le fait ensemble, et on (...) on est liés les uns aux autres», a affirmé la cofondatrice de Mères au front.
L’organisme, qui lutte pour la justice climatique depuis 2020, a organisé plusieurs manifestations pour dénoncer les politiques de Donald Trump depuis son arrivée au pouvoir.
«Maintenant, ce qu’on réalise, c’est quand on porte atteinte aux droits fondamentaux, quand on porte atteinte à la démocratie, et bien, ce n'est pas possible de protéger l'environnement, ce n’est pas possible de protéger nos enfants», a déclaré Mme Waridel.
Outre les politiques environnementales de l’administration Trump, Mme Waridel dénonce les décisions prises par le ministère de la Santé, Robert F. Kennedy fils, qui limitent le développement de vaccins et mettent en danger la vie des enfants.
Le 8 mars dernier, pour souligner la Journée internationale des droits des femmes, Mères au front avait convié la population devant le poste frontalier de Frelighsburg pour former une chaîne humaine.
Cette mobilisation a attiré l’attention de John Fanestil, un prêtre américain et historien du fascisme. Inspiré par l’initiative québécoise, il a lancé le mouvement Friends Accross Borders.
«En fait, lui a vu nos images (...) Ça l'a tellement inspiré qu'il nous a contactées et il a dit “il faut faire quelque chose à l'échelle des États-Unis”».
Au total, 45 rassemblements étaient prévus au Canada, aux États-Unis et au Mexique le 16 août. Un serment «d’amitié et de solidarité» sera lu en français, en anglais et en espagnol à chacune des localisations.
Samira Ait Kaci Ali, La Presse Canadienne