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Mandy Gull-Masty devient la première autochtone ministre des Services aux Autochtones

durée 17h31
13 mai 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

OTTAWA — Pour la première fois, une personne autochtone a été choisie pour diriger le ministère fédéral responsable des services aux communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis.

Mandy Gull-Masty, ancienne grande cheffe du Grand Conseil des Cris, a prêté serment mardi matin à titre de ministre des Services aux Autochtones.

Mme Gull-Masty remplace Patty Hajdu, qui occupera désormais les fonctions de ministre de l'Emploi et des Familles et de ministre responsable de l'Agence fédérale de développement économique pour le Nord de l'Ontario.

Mme Gull-Masty, qui en est à sa première élection au Parlement, a remporté sa circonscription d'Abitibi—Baie-James—Nunavik—Eeyou en battant la députée bloquiste Sylvie Bérubé, qui était en place depuis 2019.

Elle sera accompagnée au Cabinet par la nouvelle députée et ministre Rebecca Chartrand, une Anichinabée qui assumera le portefeuille des Affaires du Nord, et par le secrétaire d'État au Développement rural, le métis Buckley Bélanger.

Le ministre responsable des services aux Autochtones entre souvent en conflit avec les dirigeants communautaires mécontents du niveau de financement accordé par le gouvernement fédéral. Il en va de même pour la personne occupant le poste de ministre des Relations Couronne-Autochtones. Ce poste est désormais pourvu par l'ancienne mairesse de Yellowknife, Rebecca Alty, qui succède à Gary Anandasangaree.

Anciennement grande cheffe, Mme Gull-Masty se retrouve désormais de l'autre côté de la table de négociation. Elle a par le passé exercé des pressions auprès du gouvernement pour obtenir plus de financement pour les communautés autochtones et a réussi à obtenir 200 millions $ par l'intermédiaire du Fonds d'infrastructure des communautés autochtones dans l'objectif de construire des logements.

Mme Gull-Masty hérite d'une série de tâches inachevées avec ce nouveau portefeuille; notamment la réforme du système de protection de l'enfance et l'accès des communautés à l'eau potable.

Lors d'une conférence de presse lundi, des dirigeants autochtones ont rappelé ces tâches en exposant leurs priorités pour les 100 premiers jours du gouvernement Carney.

La cheffe nationale de l'Assemblée des Premières Nations (APN), Cindy Woodhouse Nepinak, a déclaré que les parlementaires «joueraient avec la vie des enfants des Premières Nations» s'ils ne présentent pas à nouveau une loi garantissant l'accès à l'eau potable. Elle a également souligné le déficit croissant d'infrastructures dans les communautés autochtones, dont l'APN estime qu'il faut environ 350 milliards $ pour le combler.

L'ancien premier ministre Justin Trudeau s'était engagé ce que les infrastructures des Premières Nations soient au même niveau que celles du reste du pays d'ici 2030, mais les niveaux d'investissement actuels repousseront certainement cette échéance.

Si Mme Gull-Masty est la première représentante des Premières Nations à diriger le ministère, elle est au moins la deuxième à se voir offrir le poste depuis sa création en 2017.

L'ancienne ministre Jody Wilson-Raybould s'est fait proposer le ministère des Services aux Autochtones par M. Trudeau, mais elle l'a refusé, car elle aurait dû administrer des programmes relevant de la Loi sur les Indiens, à laquelle elle s'est opposée tout au long de sa carrière. Les dirigeants autochtones de l'époque avaient déclaré que la proposition de M. Trudeau était inappropriée compte tenu du contrôle démesuré exercé par le gouvernement fédéral sur les peuples et les communautés autochtones.

Le père de Mme Wilson-Raybould, Bill, a déclaré à CBC News en 2019 que cela aurait fait d'elle la «distributrice de l'aide sociale» et qu'il aurait s'agir d'un rôle surtout symbolique.

Alessia Passafiume, La Presse Canadienne