L’INRS éclaire les stratégies de survie du parasite leishmania


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Par La Presse Canadienne, 2025
MONTRÉAL — Des travaux réalisés à l'Institut national de la recherche scientifique permettent de mieux comprendre comment le parasite Leishmania survit et se reproduit à l'intérieur du corps humain, ce qui pourrait un jour mener au développement de nouvelles thérapies.
Les chercheurs ont ainsi découvert un mécanisme par lequel le parasite s'approprie les lipides dont il a besoin pour survivre et pour se reproduire, mais qu'il est incapable de produire lui-même.
«On lève le voile sur un mécanisme qui demeure à être mieux caractérisé pour éventuellement identifier des cibles ou des des étapes qu'on pourrait bloquer par différents agents pharmacologiques pour empêcher le parasite d'acquérir ces lipides-là», a résumé l'auteur principal de l'étude, le professeur Albert Descoteaux, qui supervise les travaux de la première auteure de l'étude, la doctorante Ilona Gdovinova.
Le Leishmania est à l'origine d'une maladie, la leishmaniose, qui touche environ un million de personnes par année. Une fois transmis à son hôte humain ou animal par la morsure d'un insecte infecté, le parasite s’installe dans des cellules du système immunitaire (les macrophages) et s’y multiplie à l’intérieur de structures en forme de petites bulles, appelées vacuoles parasitophores.
Mme Gdovinova a montré que le parasite détourne une protéine du macrophage normalement responsable du transport de lipides entre les compartiments cellulaires. Si on bloque cette protéine, la vacuole ne peut plus s’agrandir et le parasite cesse de se multiplier.
Le parasite utilise également cette protéine pour attaquer une autre partie de la cellule infectée.
«En publiant ces résultats, on dit, vous voyez, c'est une direction qu'on peut prendre éventuellement pour bloquer l'acquisition de ces (lipides)», a conclu le professeur Descoteaux.
La leishmaniose est surtout présente en Amérique du Sud, dans le sud de l'Europe, en Afrique, et en Inde. L'Organisation mondiale de la santé calcule qu'elle cause entre 20 000 et 30 000 morts par année. La maladie est liée à la pauvreté, la malnutrition, les déplacements de population et un accès limité aux soins.
Les conclusions de cette étude ont été publiées par la revue PLoS Pathogens.
Jean-Benoit Legault, La Presse Canadienne