Les vidéos haineuses générées par l'intelligence artificielle suscitent l'inquiétude

La croissance des vidéos au contenu haineux faisant ouvertement la promotion de la violence contre les communautés LBGTQ+, juives, musulmanes et autres groupes minoritaires, suscite la colère et les inquiétudes de nombreux experts et autres défenseurs des droits.

Ces derniers jugent que les lois canadiennes ne parviennent pas à garder le rythme avec l'essor technologique ou qu'elles ne peuvent pas freiner ce fléau.

Égale Canada, une organisation qui défend les droits de la communauté LBGTQ+, est préoccupée par l'augmentation de l'homophobie et de la désinformation homophobe sur les réseaux sociaux.

Sa directrice générale, Helen Kennedy, dit que les lois actuelles ont échoué à contenir la menace. L'intelligence artificielle générative est utilisée pour «déshumaniser et discréditer» la diversité sexuelle et les personnes transgenres.

Le directeur général du Réseau canadien contre la haine, Evan Balgord, dit constater que des contenus islamophobes et antisémites ou dénigrant les communautés sud-asiatiques générés par l'intelligence artificielle circulent de plus en plus sur les réseaux sociaux.

Peter Lewis, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur l’intelligence artificielle fiable, concède que l'intelligence artificielle existe déjà depuis quelques années. Il souligne toutefois qu'il est devenu plus facile de réaliser de vidéos de bonne qualité en utilisant des outils gratuits ou peu onéreux.

Une porte-parole du nouveau ministère fédéral de l'Intelligence artificielle et de l'Innovation numérique, Sonia Ouslis, dit que le gouvernement prend très au sérieux le contenu haineux généré par l'intelligence artificielle, particulièrement celui visant les groupes minoritaires. Elle ajoute qu'il cherche des solutions.

Sharif Hassan, La Presse Canadienne