Les jeunes de la génération Z préfèrent les soins en personne à la télémédecine


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Par La Presse Canadienne, 2024
MONTRÉAL — Même s'ils sont habiles avec les technologies numériques, la majorité des Canadiens de la génération Z préfèrent les soins en personne plutôt qu'en virtuel. Ils trouvent que les soins offerts en télésanté sont moins personnalisés et ils ont des préoccupations concernant la qualité des soins comparativement aux visites en personne.
Plus précisément, 64 % des jeunes Canadiens de la génération Z affirment qu'ils considèrent important «de privilégier les consultations en personne plutôt que virtuelles pour se sentir respectés par les professionnels de la santé».
C'est ce qui ressort d'un sondage effectué en ligne par Burson à l'échelle mondiale au mois de septembre 2024. Au total, 5000 adultes âgées de 18 à 27 ans en provenance de 10 pays ont participé à l'enquête.
Les pays participants sont les États-Unis, le Canada, le Mexique, le Brésil, la Chine, l'Inde, le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne et l'Espagne; et chacun d'eux était représenté par un échantillon de 500 citoyens. La marge d'erreur pour l'échantillon canadien est de plus ou moins 4,4 %.
L'enquête a fait ressortir les défis quant à l'accès aux soins. Au Canada, 60 % des jeunes sondés ont dit avoir de la difficulté à trouver un nouveau médecin, ce qui est 12 % plus élevé que dans les autres marchés mondiaux.
Près de la moitié des jeunes sondés ont pris un rendez-vous médical au cours de la dernière année et 29 % ont eu recours à des services de télésanté.
La majorité des jeunes sont d'avis que la communication avec leur médecin est claire et que ce dernier s'assure que le patient ait compris avant de terminer la consultation, mais 48 % estiment qu'il est difficile d'obtenir suffisamment de temps et d'attention de la part des professionnels de la santé.
«L'industrie de la santé doit répondre de toute urgence à la frustration et à l'anxiété généralisées parmi les jeunes Canadiens de la génération Z concernant l'accès aux soins (trouver des médecins, obtenir des rendez-vous), car ces barrières entraînent l'évitement et minent la confiance», peut-on lire dans le rapport de Burson.
Désinformation
Les résultats de l'enquête montrent que les Canadiens de la génération Z utilisent diverses sources pour s'informer dans le domaine de la santé, mais ils font davantage confiance aux professionnels et aux institutions médicales.
La majorité se tourne vers les médecins, hôpitaux et cliniques pour obtenir des informations relatives à la santé. Il y a tout de même 23 % qui s'informent auprès des influenceurs sur les médias sociaux — un endroit qui regorge de fausses informations.
Huit jeunes sur dix affirment avoir été exposés à de la désinformation et à des informations trompeuses sur la santé en ligne, principalement sur les médias sociaux.
Pour évaluer la réception de la génération Z à des informations erronées, l'outil d'IA cognitive de Burson appelé Decipher a été utilisé pour analyser la réaction des jeunes Canadiens face à de véritables publicités de santé sur les médias sociaux et à une information erronée devenue virale. Decipher simule le comportement humain et prédit les réactions en anticipant le potentiel d'impact.
L'exemple sélectionné est celui de l'huile de ricin, dont plusieurs utilisateurs de TikTok ont vanté les présumés bienfaits. Les prévisions de Decipher suggèrent que la désinformation en matière de santé peut fortement résonner auprès de la génération Z, particulièrement via des plateformes comme TikTok.
Pour l'exemple de l'huile de ricin sur TikTok, l'information véhiculée a une plus grande probabilité de devenir virale et d'être crue par un membre de la génération Z que par quelqu'un de la population générale.
Les jeunes Canadiens de la génération Z se préoccupent de leur santé, soulève le rapport. Ils expriment clairement leurs frustrations et leurs besoins vis-à-vis du système de santé, surtout concernant l'accès aux soins et la lutte contre la désinformation.
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Katrine Desautels, La Presse Canadienne