Les électeurs ne se sentaient pas bien informés lors du dernier scrutin fédéral


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Par La Presse Canadienne, 2025
TORONTO — Un nouveau sondage révèle que plus de la moitié des Canadiens estiment ne pas avoir eu suffisamment d’informations ou qu'ils en auraient eu besoin de plus pour voter lors des dernières élections fédérales.
Le sondage Ipsos indique que 57 % des répondants estimaient ne pas avoir eu suffisamment d’informations locales ou auraient pu en utiliser davantage pour évaluer les candidats en avril.
De nombreux répondants ont cité les médias sociaux comme l’une de leurs sources d’information les plus influentes, 14 % citant spécifiquement Facebook, même si ce réseau social a interdit les contenus d’actualité au Canada.
Le sondage en ligne mené auprès de 1000 résidents canadiens a été réalisé du 11 au 21 juillet et fait partie d’une étude du Forum des politiques publiques sur l’accès aux nouvelles locales.
Le groupe de réflexion conclut qu’une érosion constante des médias d’information locaux laisse de nombreux Canadiens «traverser les eaux toxiques des médias sociaux».
Parmi les auteurs du rapport, Tim Harper, ancien chroniqueur du «Toronto Star», et Alison Uncles, ancienne rédactrice en chef de «Maclean’s», suggèrent qu’un fonds électoral permanent et non partisan pourrait aider les médias à mieux couvrir les différentes élections.
La couverture médiatique locale était limitée, les candidats utilisant leurs propres réseaux sociaux plutôt que de laisser filtrer leurs informations par les journalistes locaux, indique le rapport, également coécrit par Sara-Christine Gemson, directrice générale de l’Académie du Forum des politiques publiques et ancienne journaliste à Radio-Canada.
Le rapport estime qu’étant donné l’effondrement des nouvelles locales et l’interdiction de Facebook de publier des nouvelles sur son site, l’élection fédérale de 2025 a probablement été l’élection la plus mal couverte de l’histoire canadienne moderne.
Meta a bloqué l’accès canadien aux nouvelles sur Facebook et Instagram en août 2023 après que le gouvernement fédéral a exigé que le géant des médias sociaux rémunère les médias canadiens pour la publication de leurs articles.
Sean Simpson, vice-président principal chez Ipsos, affirme que le sondage suggère que «les gens ont soif de plus d’information» sur leurs candidats locaux et les enjeux locaux.
Le sondage a révélé que 70 % des répondants ont déclaré qu'une plus grande disponibilité des nouvelles locales aurait fait d'eux des électeurs mieux informés.
Un certain chevauchement a été constaté lorsqu'on a demandé aux répondants quelles sources d'information avaient eu le plus d'impact sur leur vote: les médias nationaux étaient les plus souvent cités (46 %), suivis du bouche-à-oreille (35 %).
Alors que 14 % ont cité Facebook, 15 % ont cité d'autres médias sociaux, comme TikTok, Reddit et Instagram.
M. Simpson souligne que les préoccupations nationales ont dominé la campagne, les inquiétudes concernant les politiques économiques du président américain, Donald Trump, ayant façonné une course à deux partis entre le chef conservateur, Pierre Poilievre, et le chef libéral vainqueur, Mark Carney.
«C'était vraiment une élection disputée par des chefs nationaux», a déclaré M. Simpson, joint à Kitchener, en Ontario. «La question était: qui est le mieux placé pour gérer Trump?»
Le rapport du Forum des politiques publiques doit être publié jeudi.
Cassandra Szklarski, La Presse Canadienne