Le suspect de l'attaque du festival de Vancouver comparaîtra vendredi


Temps de lecture :
3 minutes
Par La Presse Canadienne, 2024
VANCOUVER — Le suspect de l'attaque du festival de rue qui a fait 11 morts à Vancouver comparaîtra vendredi devant le tribunal provincial de la ville, quelques heures seulement avant une messe commémorative pour les victimes de la tragédie.
Le premier ministre David Eby a déclaré jeudi que le suspect dans cette affaire, Adam Kai-Ji Lo, 30 ans, «devrait passer le reste de sa vie en prison».
Lo devait auparavant comparaître devant le tribunal le 26 mai, après avoir comparu pour la première fois par vidéoconférence dimanche, le lendemain de l'attaque.
Mais Damienne Darby, du Service des poursuites de la Colombie-Britannique, a expliqué que l'avocat de Lo avait demandé que la prochaine comparution soit devancée.
Elle n'a pas pu confirmer la nature de la comparution de vendredi, mais une liste sur le portail des services judiciaires en ligne indique que Lo doit déposer une demande au tribunal.
Mme Darby a indiqué que les droits linguistiques de Lo ont été examinés lors de sa première comparution devant le tribunal, après quoi il est resté en détention.
Lo fait face à huit chefs d'accusation de meurtre au deuxième degré après avoir prétendument foncé dans la foule avec un VUS lors du festival de rue Lapu Lapu Day, organisé par la communauté philippine, samedi, faisant 11 morts et des dizaines de blessés.
La police de Vancouver a annoncé que d'autres accusations étaient attendues.
Une journée provinciale de commémoration et de deuil
La messe de vendredi à 17 h 10 à la cathédrale du Saint-Rosaire de Vancouver s'inscrit dans le cadre d'une journée provinciale de commémoration et de deuil pour les victimes.
Le premier ministre Eby, qui devrait assister à la messe, a déclaré que cette journée de deuil donnerait aux gens le temps de se souvenir des victimes et de témoigner leur solidarité à la communauté philippine.
M. Eby, avocat spécialisé dans les droits de la personne avant de se lancer en politique, a vivement dénoncé le suspect lors de la période des questions à l'Assemblée législative jeudi.
Il répondait au conservateur Peter Milobar, qui demandait pourquoi M. Eby pouvait exprimer son opinion sur le suspect alors que le gouvernement avait déclaré par le passé qu'il ne pouvait pas discuter des décès d'enfants ou de personnes âgées prises en charge, car les affaires étaient devant les tribunaux.
Le premier ministre a expliqué avoir du mal à comprendre la position de M. Milobar.
«Parce que je suis d’avis que cet homme a pris la décision de foncer sur une foule d’enfants, de parents, de personnes âgées et de bénévoles, et de les tuer, a dit le premier ministre Eby. Il fait face à huit chefs d’accusation de meurtre. À mon avis, c’est un meurtrier. Je suis d’avis qu’il devrait passer le reste de sa vie en détention.»
M. Eby a ajouté qu’il respecterait la décision finale des tribunaux, «mais cela ne changera pas mon opinion : cet homme a commis un acte ignoble, le plus odieux des crimes.»
Il a souligné que le suspect «a ruiné le travail de milliers de personnes et traumatisé des milliers d’autres, qu’il a volé des enfants à leurs parents, et des parents à leurs enfants», sa voix devenant de plus en plus forte.
«Je défendrai la communauté philippine, je défendrai les victimes et je défendrai tous les Britanno-Colombiens sensés et intègres, et je dirai que cet homme devrait passer le reste de sa foutue vie en prison.»
Les responsables de la santé ont déclaré que Lo était suivi par une équipe de santé mentale, et le maire de Vancouver, Ken Sim, a indiqué que Lo était en «congé prolongé», terme utilisé pour désigner les personnes sous soins involontaires, au moment de l'attaque.
Steve Rai, chef de police par intérim de Vancouver, a indiqué que Lo avait eu de nombreuses interactions avec la police et les professionnels de la santé mentale avant l'attaque.
Jonny Morris, PDG de la division de la Colombie-Britannique de l'Association canadienne pour la santé mentale, a expliqué qu'il existe une «crainte réelle» de mesures réactionnaires en réponse à l'attaque qui pourraient ne pas avoir l'impact souhaité.
Mais cela pourrait accroître la stigmatisation liée à la santé mentale, a-t-il déclaré.
Brenna Owen et Ashley Joannou, La Presse Canadienne