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Le Québec devrait devenir une province bilingue, suggère un député libéral

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31 mai 2024
The Canadian Press, 2024
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Par The Canadian Press, 2024

OTTAWA — Plutôt que de n'avoir que le français comme langue officielle, le Québec devrait devenir bilingue, a plaidé le député québécois Angelo Iacono lors d'une réunion du comité des langues officielles, à Ottawa.

«Je crois que le Québec, et je crois que le Canada, devrait être un pays bilingue, pour être plus fort et pas être seulement une province unilingue francophone, parce que là vous allez écarter les autres qui veulent apprendre le français», a-t-il affirmé jeudi.

M. Iacono, qui est député d'Alfred-Pellan, une circonscription située dans l'ouest de Laval, fait partie des libéraux qui se relayaient dans une tentative apparente d'obstruction parlementaire pour empêcher la tenue d'un vote visant à ce que le comité demande l'expulsion du député franco-ontarien Francis Drouin pour avoir insulté deux témoins en les traitant de «pleins de marde».

Il n'y a qu'une province officiellement bilingue au pays: le Nouveau-Brunswick. Le Québec a pour unique langue officielle le français. À l'inverse, l'anglais est la seule langue officielle dans les huit autres provinces de la fédération canadienne: la Colombie-Britannique, l'Alberta, la Saskatchewan, le Manitoba, l'Ontario, la Nouvelle-Écosse, l'Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve-et-Labrador.

Bien que le Canada ait deux langues officielles, la constitution prévoit que les deux niveaux de gouvernement – le fédéral et les provinces – ont le pouvoir de légiférer en matière linguistique dans les champs de compétence qu'elle leur attribue.

Pour appuyer son argumentaire, le député Iacono a raconté avoir commencé son parcours scolaire en anglais «parce que les francophones, (...) les Québécois, les français de souche, ne voulaient pas avoir les Italiens parce qu'ils se sentaient menacés» bien qu'il «était dû pour aller dans une école française».

À l'université, après ses études de science politique à McGill, il a choisi de poursuivre ses études de droit dans «la plus francophone, la plus québécoise, on va dire la plus "french"» des universités: l'UQAM.

«Et je me suis bien intégré, a dit M. Iacono. Et j'ai été bien respecté. Et regardez: je parle la langue française aujourd'hui. Il y a des fois des mots que je ne comprends pas, il y a des fois des mots que je dis un peu avec l'accent italien, mais je suis un produit du Québec, je suis né au Québec, et j'ai appris le français.»

En fait, les données de Statistique Canada révèlent que le taux de bilinguisme (anglais-français) augmente au Québec et diminue hors de cette province, si bien qu'il stagne dans l'ensemble du pays.

Le Québec est d'ailleurs de loin la province où la proportion de la population capable de soutenir une conversation en français et en anglais est la plus élevée. Elle est passée de 40,8 % au recensement de 2001 à 46,4 % lors de celui de 2021.

Michel Saba, La Presse Canadienne