Le ministre Guilbeault invite les Canadiens à voir ce qui les rassemble


Temps de lecture :
2 minutes
Par La Presse Canadienne, 2024
OTTAWA — Le ministre de l’Identité et de la Culture canadiennes, Steven Guilbeault, est entré en poste au moment même où le pays tout entier se regardait dans le miroir.
M. Guilbeault a pris ses fonctions au sein du nouveau ministère — qui remplace l'ancien ministère du Patrimoine et qui assume la responsabilité de Parcs Canada — alors que le président américain Donald Trump intensifiait une guerre commerciale désastreuse et parlait d'annexer le Canada.
Dans une entrevue accordée à La Presse Canadienne, M. Guilbeault a affirmé que la plupart des Canadiens n'avaient probablement pas beaucoup réfléchi à leur propre identité nationale avant que Washington ne change de ton.
Leur réaction - dix ans après que l'ancien patron de M. Guilbeault, Justin Trudeau, a décrit le Canada comme un «État postnational» - a été une poussée de fierté nationale qui culmine mardi avec les célébrations de la fête du Canada dans tout le pays.
«Nous constatons un sentiment renouvelé de fierté d'être Canadien, a dit M. Guilbeault à La Presse Canadienne. Cette année, il assumera un tout nouveau rôle.»
M. Guilbeault a déclaré qu'il percevait son rôle comme une rupture avec l'ancien portefeuille du Patrimoine, qui «implique, par définition même, un regard rétrospectif».
Il a précisé que sa tâche consiste à déterminer à quoi pourraient ressembler les arts, l'identité et la culture du Canada dans les années à venir, et non à tenter de définir une quelconque «identité» canadienne unique.
«Je ne prétendrai pas pouvoir vous dire ce qu'est ou devrait être l'identité canadienne», a-t-il fait valoir.
«Mon rôle au cours des prochains mois sera de travailler avec des gens de partout au pays… pour contribuer à définir et à mieux promouvoir notre identité, et peut-être à raviver un sentiment d'unité.»
«Il serait assez audacieux pour un membre du Cabinet siégeant à Ottawa de dire à tout le Canada : "Voilà à quoi devrait ressembler l'identité canadienne". Ce n'est pas ma façon de faire», a-t-il ajouté.
Il a indiqué que son travail consistait à identifier des marqueurs culturels «autour desquels les gens peuvent se rassembler», une tâche complexe dans un pays aussi vaste et diversifié que le Canada.
«Il n'y a qu'une seule langue aux États-Unis, il n'y a qu'une seule culture», a-t-il souligné.
Ce faisant, il a ajouté qu'il espère encourager les Canadiens à se reconnaître les uns dans les autres.
«J'ai toujours été fasciné, par exemple, par les similitudes entre les Québécois et les Albertains, a-t-il déclaré. Ce sont deux peuples très fiers, très autonomes, très indépendants, au sens philosophique du terme.»
Il a ajouté que ces liens culturels et historiques sont importants à garder à l'esprit alors que les Canadiens font face aux menaces américaines qui pèsent sur leur identité, leur souveraineté et leur économie.
«Beaucoup de choses nous rassemblent, et c'est vrai pour tout le pays. Et c'est ce sur quoi je vais travailler au cours des prochaines semaines et des prochains mois», a soutenu M. Guilbeault.
Dylan Robertson, La Presse Canadienne