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Le chef de l'ONU livre un réquisitoire contre les énergies fossiles

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22 juillet 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Par La Presse Canadienne, 2025

MONTRÉAL — Le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU) a pourfendu les pays qui misent sur la croissance des énergies fossiles, mardi, après la sortie d’un rapport qui montre une chute importante des coûts des énergies solaires et éoliennes.

Antonio Guterres avait convié la presse, mardi matin, au siège de l’ONU à New York, dans le cadre de la sortie d’un rapport qui indique notamment qu’en 2024, plus de 92 % des nouvelles capacités électriques installées dans le monde étaient renouvelables et que celles-ci représentaient 74 % de la croissance de la production d'électricité.

«Les pays qui s’accrochent aux énergies fossiles ne protègent pas leur économie, ils la sabotent», et ces pays «poussent les coûts à la hausse. Ils freinent leur compétitivité. Ils se condamnent à avoir des actifs bloqués».

Un actif bloqué fait référence à un investissement qui perd de sa valeur avant la fin de sa durée de vie utile en raison de l’impact de changements dans la société, comme la transition énergétique qu’impose la lutte aux changements climatiques.

Ces pays, a ajouté le secrétaire général, «passent à côté de la plus grande opportunité économique du XXIe siècle: la révolution des énergies renouvelables».

L’énergie solaire, «qui était quatre fois plus chère que les énergies fossiles il y a peu de temps encore est aujourd’hui 41 % moins chère» et «l’éolien en mer, 53 % moins cher», a souligné M. Guterres.

«Nous disposons des outils nécessaires pour alimenter l'avenir de l'humanité. C'est notre moment d'opportunité», a indiqué Antonio Guterres, en faisant référence au titre du «rapport technique spécial», intitulé «Saisir cette occasion: accélérer la nouvelle ère des énergies renouvelables, de l'efficacité et de l'électrification».

Le rapport, écrit par l'équipe d'action pour le climat du secrétaire général des Nations unies, souligne qu’entre 2015 et 2024, «la capacité annuelle mondiale de production d'électricité des énergies renouvelables a augmenté d'environ 2600 gigawatts (GW) (140 %), tandis que celle des combustibles fossiles a augmenté d'environ 640 GW (16 %)».

Par conséquent, toujours selon le rapport, «la part des combustibles fossiles et des énergies renouvelables dans la capacité électrique installée mondiale est désormais proche de 1:1».

En termes de production annuelle mondiale d'électricité, «les énergies renouvelables ont augmenté de 4470 térawattheures (TWh) (81 %), tandis que les combustibles fossiles ont progressé de 2150 TWh (13 %)» durant la même période.

La «plus grande menace» à la sécurité énergétique

«Disons-le clairement: les combustibles fossiles constituent aujourd’hui la plus grande menace pour la sécurité énergétique», a fait valoir M. Guterres, en rappelant l’envolée des prix du gaz et du pétrole après l’invasion de l’Ukraine par la Russie et l’augmentation des factures d’électricité dans certains pays.

À l’inverse, a-t-il indiqué, «la lumière du soleil n’est pas sujette aux flambées de prix. Le vent ne peut être soumis à aucun embargo».

Le secrétaire général de l’ONU a notamment appelé les pays à cesser de subventionner les combustibles fossiles et a exhorté les grandes compagnies numériques à faire leur part.

«Aujourd’hui, je demande à toutes les grandes entreprises technologiques de faire en sorte que tous leurs centres de données fonctionnent aux énergies renouvelables d’ici à 2030. […] L’avenir se construit dans le nuage. Il doit être alimenté par le soleil, le vent et la promesse d’un monde meilleur.»

Selon M. Guterres, «la logique du marché, la quête de sécurité et l’accessibilité croissante des technologies propres» rendent la transition énergétique inévitable.

Stéphane Blais, La Presse Canadienne