Le Bloc presse Santé Canada de créer un registre des implants mammaires

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Par La Presse Canadienne, 2025
OTTAWA — Le Bloc québécois presse le gouvernement fédéral de créer un registre des implants mammaires visant à protéger les droits des patientes.
Cela donnerait suite à une recommandation de 2023 entérinée par l'ensemble des principales formations politiques à Ottawa, a souligné le porte-parole bloquiste en matière de santé, Luc Thériault.
«Santé Canada n'a aucune excuse», a lancé jeudi le député du Bloc en point de presse à Ottawa. Il a, du même souffle, réclamé qu'un avis soit envoyé «en urgence» aux médecins de famille «pour les mettre au courant des liens possibles entre les implants et les symptômes» de ce qui a été appelé la maladie des implants mammaires.
«Quand on prétend, comme Santé Canada le fait, qu'on n'a pas assez de données, mais qu'en même temps on sait qu'il y a des problèmes, on doit agir en fonction du principe de précaution.»
M. Thériault était accompagné d'anciennes patientes qui ont raconté avoir subi des séquelles importantes en raison d'implants mammaires. L'une d'elles, Terri McGregor, a indiqué avoir survécu à un cancer du système immunitaire.
«Des centaines de milliers de femmes dans le monde souffrent de symptômes auto-immuns dus à des implants mammaires, a-t-elle dit. On appelle ça la maladie des implants mammaires. L'industrie et leurs chirurgiens plastiques (...) insistent que cela n'existe pas, que c'est un problème psychologique dans la tête des femmes.»
La docteure Isabelle Gaston, qui vient de lancer un documentaire sur les risques associés aux implants mammaires, était aussi présente virtuellement et a fait valoir qu'un registre est «le seul moyen de savoir rapidement si un implant pose problème, d’avertir les patientes, de rappeler un lot défectueux, d’identifier plus efficacement des complications».
«Sans registre, chaque femme vit isolée dans son propre risque et chaque médecin devient dépendant de se souvenir de vieux dossiers et d’informations incomplètes.»
Un registre permettrait, selon un rapport publié, il y a deux ans, par le comité de la Santé de la Chambre des communes, «d’informer les personnes porteuses d’implants mammaires et de communiquer avec ces personnes porteuses dans l’éventualité d’un rappel; de recueillir des données fiables et exhaustives sur les risques et avantages des implants mammaires; de surveiller de manière proactive l’innocuité à long terme de ces instruments».
Des professeurs de médecine, dont l'un ayant ouvert une clinique spécialisée en implants mammaires aux Pays-Bas, ont aussi pris part au point de presse à distance pour appuyer la demande du Bloc.
Plusieurs intervenants présents ont mentionné que le Canada est le seul pays du G7 qui ne dispose pas d'un tel registre.
Émilie Bergeron, La Presse Canadienne