La souveraineté n'est pas «baguette magique», clame Pablo Rodriguez


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Par La Presse Canadienne, 2025
QUÉBEC — À un peu plus d’un an des prochaines élections, on voit déjà se dessiner à l’horizon un affrontement entre le Parti québécois (PQ) et le Parti libéral du Québec (PLQ), où la souveraineté sera au cœur des débats. Le chef libéral Pablo Rodriguez veut d’ailleurs s’attaquer à l’indépendantisme qui est en montée chez les jeunes.
«Le PQ présente souvent la souveraineté comme si c’était une baguette magique, comme une solution à tout», lance le chef libéral en entrevue avec La Presse Canadienne.
«Mais ce n'est pas en se séparant qu'on va régler la pénurie de logements. Ce n'est pas en se séparant que nos jeunes vont avoir accès plus facilement à une première maison. Ce n'est pas en faisant la souveraineté que Donald Trump ou que l'inflation va disparaître et qu'on ne sentira pas les effets des changements climatiques», énumère Pablo Rodriguez.
Le chef libéral tenait à faire une sortie publique après la publication d’un article dans «La Presse» indiquant une montée du souverainisme chez les jeunes. Les données provenant d’un sondage CROP, et dont La Presse Canadienne a obtenu copie, montrent que 56 % des 18-34 ans sont favorables à la souveraineté du Québec.
Toutefois, le même coup de sonde indique que seuls 47 % des jeunes voteraient Oui lors d’un référendum. L’enquête a été menée en juillet et en août auprès de 1000 répondants.
François Legault «l'allié objectif du PQ»
Mais comment freiner cette montée? Les Québécois doivent tout d’abord congédier le gouvernement caquiste, clame le chef fédéraliste.
«François Legault est un peu l'allié objectif du PQ en blâmant toujours le Canada et en passant son temps à démoniser le Canada plutôt que de trouver des solutions», affirme-t-il.
Pablo Rodriguez évite toutefois de blâmer le Parti libéral fédéral – son ancienne formation politique – pour la montée de l'indépendantisme même si ce dernier est vertement critiqué par le PQ et la CAQ pour sa centralisation, ses politiques empiétant dans les champs de compétence des provinces et le fait qu’il n’en fait pas suffisamment dans le dossier de l’immigration.
«Le fait qu'on ait cessé d'être un leader au sein du Canada est un problème parce que, à mes yeux, le Québec ressort toujours gagnant lorsqu'il assume un rôle de leader au sein du Canada plutôt que de suivre la parade et c'est pas ça qu'on a vu, sous le gouvernement de la CAQ», dit l’ancien ministre fédéral sous Justin Trudeau.
Outre rappeler sa proposition de la chefferie de doubler le crédit d'impôt pour l’achat d’une première maison, Pablo Rodriguez avait peu d’idées tangibles à mettre de l’avant lors de l’entrevue pour séduire les jeunes et contrer la montée de l’indépendantisme.
«Il y a une série de mesures qu'on va proposer», a-t-il assuré.
«Le téléphone sonne»
Le prochain rendez-vous électoral aura lieu en octobre 2026. Le PQ se maintient en tête des sondages depuis la fin de 2023, mais on a vu une remontée des libéraux depuis l’élection de Pablo Rodriguez en juin dernier.
Le gouvernement Legault, pour sa part, a considérablement baissé dans les intentions de vote. L’agrégateur de sondages Qc125 indique même que la CAQ pourrait se retrouver sans aucun siège.
«Je pense qu'on se dirige vers une élection plus traditionnelle entre fédéralistes et souverainistes; entre le Parti québécois et le Parti libéral du Québec», soutient Pablo Rodriguez.
La situation du PQ va favoriser le recrutement de candidats. L’ex-candidate vedette de Québec solidaire, la Dre Mélissa Généreux, par exemple, a indiqué à La Presse Canadienne qu’elle était déjà en discussion avec le parti en vue d’une éventuelle candidature.
Qu’en est-il pour le PLQ? «Le téléphone sonne», assure Pablo Rodriguez, reprenant une expression popularisée par son prédécesseur Marc Tanguay.
«On a énormément de noms connus et moins connus dont vous allez entendre parler (...) Je ne serai pas souvent à la maison ces temps-ci parce que j'ai beaucoup de soupers et de lunchs avec des gens qui sont intéressés à faire partie de l'équipe», dit-il.
Le chef libéral rencontre les jeunes militants de son parti lors du congrès de la Commission-Jeunesse qui se tient en fin de semaine à Gatineau.
Thomas Laberge, La Presse Canadienne