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La population du Québec pourrait plafonner autour de 9,2 millions

durée 18h27
30 juillet 2025
La Presse Canadienne, 2025
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3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2025

MONTRÉAL — La population québécoise pourrait plafonner autour de 9,2 millions au cours des prochaines décennies, selon l'Institut de la statistique du Québec (ISQ), qui revoit à la baisse ses perspectives démographiques pour la province.

L'ISQ a publié mercredi une mise à jour de ses scénarios, qui tient compte des plus récentes données disponibles, notamment en matière de fécondité et d'immigration.

Entre 2025 et 2029, le nombre de Québécois pourrait légèrement diminuer, passant de 9,12 à 9,03 millions de personnes, selon le scénario de référence de l'ISQ.

Cette tendance «serait suivie d’un retour à une croissance minime» et d'un certain plafonnement autour de 9,2 millions entre 2036 et 2051.

L'an dernier, l'institut estimait que le Québec pourrait atteindre 10 millions d'habitants en 2051. Cela représentait une croissance de près de 16 % sur 30 ans, tandis que la mise à jour diffusée mercredi entrevoit maintenant une hausse de 7,3 % pour la même période.

Deux principaux facteurs expliquent ce changement de tendance. L'ISQ pointe «la révision à la baisse des hypothèses d’immigration permanente et temporaire, ce qui comprend notamment une réduction du nombre de résidents non permanents à court terme», ainsi que la baisse de la fécondité projetée.

Le démographe à l'ISQ, Frédéric Fleury-Payeur, compare la mise à jour à des perspectives passées de l'ISQ. Si le nouveau scénario de référence peut paraître bas par rapport à celui de 2024, il reste «quand même plus élevé que certains scénarios, où il y avait un déclin même à partir de 2030», dit-il en entrevue.

«Au cours des dernières années, on a eu tendance à réviser à la hausse, là on révise à la baisse», affirme le démographe.

«C'est une évolution qui est pas mal semblable à celle de la moyenne de l'OCDE quand on regarde les projections des autres pays développés, mais ça reste quand même une évolution projetée qui est beaucoup plus faible que celle à laquelle on peut s'attendre pour le reste du Canada, par exemple», ajoute-t-il.

M. Fleury-Payeur précise que la croissance projetée de 7,3 % de la population québécoise d'ici 2051 reste supérieure à ce qui est envisagé par l'ONU pour les pays de l'OCDE, soit une hausse de 3,9 %.

Montréal dans le négatif

Les perspectives de croissance sont révisées à la baisse pour toutes les régions du Québec par rapport aux projections de 2024.

Pendant que des régions comme la Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches pourraient toujours voir une forte progression de leur population, Montréal voit ses perspectives tomber dans le négatif.

La métropole pourrait connaître une décroissance de 4,5 % entre 2021 et 2051, alors qu'un an auparavant, l'ISQ projetait un bond de 3,4 % pour cette période.

«Un peu moins d'immigration totale au Québec, conjugué à une plus forte régionalisation en dehors de Montréal, font en sorte que le nombre d'immigrants projetés pour Montréal est à la baisse», en plus d'être aussi touchée par une réduction du taux de fécondité, évoque M. Fleury-Payeur pour expliquer ce revirement dans les perspectives.

Les besoins en logements en croissance

Malgré une décroissance envisagée de 0,9 % du nombre d'habitants d'ici 2030, les besoins en matière de logement iraient en sens inverse, d'après l'ISQ.

Celui-ci projette une légère hausse de 0,8 % pour les besoins en logement liés à la démographie au cours des cinq prochaines années au Québec.

«C'est un résultat qui peut sembler paradoxal», admet M. Fleury-Payeur. C'est en raison de la très forte croissance qui est projetée du côté des populations plus âgées.

«Au fur et à mesure qu'on vieillit, on se trouve dans des ménages qui sont davantage ceux de personnes seules. Donc, pour chaque personne, un ménage, et, ultimement, des personnes en logement collectif», mentionne le démographe.

L'ISQ indique dans son rapport que «la population aînée maintient la très forte croissance attendue du côté des personnes en logement collectif».

D'ailleurs, l'institut projette que la croissance des besoins en logement entre 2021 et 2051 pourrait s'élever à 14 %, alors que l'augmentation de la population québécoise envisagée est de 7 % pour cette même période, si les tendances en matière d'habitation restent les mêmes d'ici là.

L'ISQ présente aussi dans son bulletin sociodémographique des scénarios différents où le Québec connaîtrait une forte croissance ou plutôt un déclin de sa population d'ici 2051.

Frédéric Lacroix-Couture, La Presse Canadienne