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La GRC se prépare à une opération d'envergure pour le sommet du G7

durée 09h02
23 mai 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

5 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

OTTAWA — La Gendarmerie royale du Canada (GRC) et la police locale affirment que la planification de la sécurité est bien avancée pour le sommet du G7 qui se tiendra le mois prochain en Alberta.

Des responsables ont indiqué à La Presse Canadienne qu'ils s'attendaient à des manifestants et qu'ils prenaient des mesures pour faire face aux nouvelles menaces technologiques, comme l'utilisation de drones comme armes.

David Hall, surintendant de la GRC en Alberta et directeur de la sécurité de l'événement du Groupe intégré de la sécurité du G7, a déclaré à La Presse Canadienne que le G7 est «la plus grande opération de sécurité intérieure» qu'un pays puisse entreprendre.

«Il s'agit d'une entreprise de grande envergure en termes de sécurité», a-t-il soutenu, ajoutant que la GRC est responsable de la protection des chefs de délégation et de la sécurité du sommet.

Les dirigeants du G7 se réuniront à Kananaskis, en Alberta, du 15 au 17 juin. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été invité à l'événement.

Une zone d'accès contrôlé sera établie autour des principaux sites du sommet du 10 au 18 juin.

La sécurité est assurée par un groupe intégré établi à Calgary. Il comprend la GRC, le Service de police de Calgary, les shérifs de l'Alberta, les agents de conservation de l'Alberta et les Forces armées canadiennes.

M. Hall a indiqué que la GRC prend en compte «une gamme de risques et de menaces» dans sa planification. Il a souligné que le président américain Donald Trump, qui doit participer au sommet, a été la cible de deux tentatives d'assassinat aux États-Unis et que la GRC est «consciente de ces types de risques».

Les menaces s'intensifient

M. Hall a ajouté que sept ans se sont écoulés depuis le dernier événement au Canada et que les menaces technologiques se sont intensifiées depuis.

«Le cyberespace est plus préoccupant aujourd'hui qu'il ne l'était en 2018», a affirmé M. Hall, ajoutant que le corps policier est également conscient de la «militarisation des drones» observée dans les conflits internationaux.

Le surintendant du Service de police de Calgary Joe Brar, directeur de la sécurité de l'événement du G7, a souligné que depuis le dernier sommet de Kananaskis en 2002 et celui de Charlevoix, au Québec, en 2018, les cybermenaces sont devenues une «préoccupation réelle».

«Des mesures de sécurité avancées sont mises en place pour protéger les systèmes et permettre de combattre et d'enquêter sur tout type de cybermenace», a-t-il ajouté.

Des responsables ont indiqué avoir examiné les rapports d'activité des précédents sommets canadiens et événements internationaux afin de préparer l'événement du mois prochain.

M. Brar a également souligné que des responsables avaient rencontré les organisateurs du sommet du G20 au Brésil, qui l'avaient mis en garde contre les drones. Il a souligné que les efforts de planification étaient en cours depuis environ neuf mois.

Rob Huebert, directeur du Centre d'études militaires et stratégiques de l'Université de Calgary, croit que les pays du G7 ont procédé à un «échange de renseignements très poussé» et à une surveillance en préparation du sommet. Il a ajouté que certains pays surveillaient probablement des organisations terroristes, ainsi que la Russie et la Chine.

La sécurité resserrée

M. Brar a déclaré que la police participerait à la lutte contre les drones et aux enquêtes, ajoutant que les forces de l'ordre et les Forces armées canadiennes disposeront de leurs propres drones sur place.

Il a indiqué qu'une «zone sans drones» sera instaurée à Calgary et à Kananaskis.

Les visiteurs de Calgary peuvent s'attendre à voir davantage d'unités montées et d'équipes canines utilisées pour la détection et le suivi des explosifs. Des shérifs et des agents de conservation de l'Alberta seront également présents pour contribuer à la gestion de la faune. David Hall a déclaré que les autorités s'attendent à voir «beaucoup d'ours» se nourrir dans la région de Kananaskis.

M. Hall a ajouté que les gens peuvent également s'attendre à voir beaucoup de troupes au sol, d'avions et de véhicules militaires dans la région.

La GRC et la police locale s'attendent à des manifestations lors de l'événement.

Des zones désignées pour manifester

La GRC a annoncé jeudi que des zones de manifestation seront désignées à Calgary et à Banff, où sera installé le centre international des médias.

La zone à Banff sera située au centre des loisirs Fenlands, tandis que celles de Calgary seront situées à la place municipale et au parc Enoch/East Victoria.

Une autre zone sera située près de l'aéroport international de Calgary.

À l'exception de celle de l'aéroport, les zones seront équipées d'infrastructures permettant de diffuser en direct les messages des manifestants aux dirigeants et aux délégations du G7 à Kananaskis.

M. Hall a déclaré que manifester et bloquer les autoroutes n'est ni légal ni sécuritaire et que la police prendra des mesures pour éloigner les gens des autoroutes, au besoin.

M. Brar a indiqué que les agents locaux seront responsables du maintien de l'ordre lors des manifestations dans les limites de la ville de Calgary, tandis que les manifestations dans les communautés voisines seront gérées par la GRC.

M. Brar a ajouté que la police de Calgary aidera également la GRC à assurer la sécurité des hôtels et autres lieux de séjour des délégués, ainsi qu'à organiser des cortèges motorisés et à escorter les délégués entre Calgary et Kananaskis.

Il a précisé que la police de Calgary bénéficiera du soutien des services de police de Vancouver, de Winnipeg, d'Edmonton et de la GRC.

Un plan pour des «arrestations massives»

M. Brar a souligné que les gens ont le droit de se rassembler à l'extérieur des zones de manifestation, mais que la police encourage le public à privilégier les zones désignées pour des raisons de sécurité. Bien qu'on ne sache pas combien de manifestants seront présents près du sommet, il faut s'attendre à des manifestations «compte tenu du contexte géopolitique actuel».

«Si nous nous retrouvons dans une situation de manifestations massives et d'arrestations massives, nous avons un plan d'arrestations massives», a-t-il prévenu, ajoutant que les personnes arrêtées seraient transportées vers un poste de contrôle.

Jeff Campbell, porte-parole du Service correctionnel du Canada, a déclaré que l'agence n'avait été contactée par aucun organisme externe pour prendre des dispositions afin d'héberger les personnes arrêtées lors du prochain sommet.

Anne Côté, porte-parole des Forces armées canadiennes, a indiqué qu'elles apporteraient leur soutien au Groupe intégré de sûreté et de sécurité dans le cadre de l'opération CADENCE.

Mme Côté a précisé que les Forces armées canadiennes soutiennent la GRC en matière de planification, de transport aérien, de surveillance de la zone d'opérations et de sécurité de l'espace aérien réglementé par l'intermédiaire du NORAD.

Un accès limité aux dirigeants

Rob Huebert a mentionné que le lieu du sommet n'était «pas une coïncidence», mais qu'il avait été choisi en raison de ses «points d'entrée très limités». Il a ajouté que cela permettait aux services de sécurité de confiner la zone et d'éviter les problèmes liés aux manifestations.

M. Huebert a ajouté que «les temps ont considérablement changé» et que l'accès aux dirigeants serait probablement limité. Compte tenu des tentatives d'assassinat visant Donald Trump, les services de sécurité prennent probablement en compte «tous les facteurs qui ont permis à cet individu de s'approcher d'aussi près avec une arme à feu», a souligné M. Huebert.

M. Huebert a précisé que certains aspects du plan de sécurité sont invisibles au public, comme l'emplacement des tireurs d'élite.

«Huit des plus importants dirigeants politiques sont réunis au même endroit, et la sécurité doit donc être absolument assurée», a-t-il martelé.

Catherine Morrison, La Presse Canadienne