La BIC s'engage à investir 24 M$ dans un projet d’énergie renouvelable à Opitciwan


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Par La Presse Canadienne, 2025
MONTRÉAL — La Banque de l’infrastructure du Canada (BIC) a annoncé un prêt de 24 millions $ pour soutenir la construction d’une centrale à biomasse dans la communauté atikamekw d’Opitciwan.
La BIC soutient ainsi la construction et l'exploitation de la centrale de cogénération d’Opitciwan de 4,8 MW.
Les coûts de réalisation du projet, annoncé officiellement en août 2024 par le Conseil des Atikamekw d’Opitciwan (CAO), Hydro-Québec (HQ) et la Société en commandite Onimiskiw Opitciwan (SCOO), sont évalués à 70 millions $.
La mise en service de la centrale est prévue pour juillet 2026 et l’électricité qui sera produite proviendra de la biomasse générée par la scierie locale.
L’installation produira donc de l’électricité en brûlant des écorces, des sciures et des copeaux de bois.
En remplaçant le diesel, qui est actuellement utilisé pour fournir l’électricité à la communauté, par du gaz naturel produit sur place, la future centrale à biomasse pourrait permettre une réduction des gaz à effet de serre de cette communauté du nord du Québec de 85 %, selon les estimations de la firme Enviro-accès.
«La nouvelle centrale d’Opitciwan permettra la création d'un réseau énergétique autonome qui est résilient, qui va permettre à la communauté de réduire sa dépendance au diesel comme source énergétique principale, en la remplaçant par une alternative plus propre, stable et moins coûteuse», a commenté Greg Balycky, directeur principal des investissements de la Banque de l’infrastructure du Canada.
Remplacer le diesel
Actuellement, des camions remplis de diesel en provenance de Montréal roulent plus de 650 km chaque semaine, dont 160 km de chemin forestier, pour se rendre à Opitciwan, également appelé Obedjiwan, au cœur de la forêt boréale, afin de fournir en électricité la communauté de 2000 personnes.
Mais la centrale au diesel tombe fréquemment en panne, comme ce fut le cas lors d’une période de froid intense en février 2024.
Pendant deux semaines, les habitants ont dû réduire leur consommation d’électricité et les quartiers de la communauté ont été alimentés en alternance afin d’économiser l’énergie. L’école primaire et d’autres bâtiments avaient même dû fermer leurs portes pendant plusieurs jours.
La nouvelle centrale de cogénération à la biomasse va donc «permettre à la communauté de mieux répondre aux intempéries ainsi qu'aux pannes fréquentes», a commenté Greg Balycky.
Le projet, ainsi que l’investissement de la BIC, «pourraient servir de modèle pour aider d’autres communautés autochtones au Québec et à travers le Canada en réduisant leur dépendance au diesel comme principale source d’énergie, grâce à l’intégration de sources renouvelables», a souligné la BIC dans un communiqué publié jeudi.
Stéphane Blais, La Presse Canadienne