L'UDA reproche à un conservateur d'avoir fait jouer une chanson générée par l'IA

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Par La Presse Canadienne, 2025
OTTAWA — L'Union des artistes (UDA) s'insurge contre un député du Parti conservateur du Canada pour avoir fait jouer l'extrait d'une chanson qu'il a lui-même générée par l'intelligence artificielle (IA) lors d'un comité parlementaire.
Mercredi, les élus fédéraux siégeant sur le comité permanent du patrimoine canadien ont discuté avec différents intervenants des effets de l'IA sur les industries créatives. La présidente de l'UDA, Tania Kontoyanni, était parmi les témoins participant à la réunion par visioconférence.
Au cours de la rencontre, le député conservateur Bernard Généreux a décidé de présenter l'extrait d'une chanson créée par l'IA. Il a expliqué que celle-ci a été générée après avoir inscrit son nom et celui de sa circonscription dans l'est du Québec.
«Les paroles sont fantastiques. Ça fait référence à qui je suis dans mon comté avec un air particulier. (...) C'est flyé bin raide sincèrement», avait-il dit plus tôt dans la réunion avant de faire jouer l'extrait, qui a amusé d'autres élus siégeant au comité.
La diffusion de la chanson — dont la voix n'est pas celle du député, a précisé ce dernier — a duré environ 30 secondes et s'est produite moins de 20 minutes avant la fin de la réunion.
L'UDA a partagé jeudi sur ses réseaux sociaux ce moment de la rencontre. Selon l'organisation, M. Généreux «ridiculise les artistes et la culture québécoise». Elle dénonce «une mise en scène qui tourne en dérision un enjeu majeur pour les artistes et la culture devant des témoins», dont sa présidente.
«C’est cet homme que les conservateurs ont choisi pour piloter le dossier de la culture? Si c’est leur vision, nous avons un sérieux problème. L’IA n’est pas un jouet», déclare Mme Kontoyanni dans un communiqué.
«Elle bouleverse nos milieux de travail, nos vies et notre démocratie. Faire de ce débat un spectacle est irresponsable et méprisant», ajoute-t-elle.
Au moment d'écrire ces lignes, M. Généreux n'avait pas encore répondu aux critiques de l'UDA.
Cette dernière rappelle qu'elle demande un encadrement strict de l’intelligence artificielle, qui inquiète en raison notamment de ses impacts sur les emplois et les droits d’auteur.
Frédéric Lacroix-Couture, La Presse Canadienne