Élection partielle: le nouveau député d’Arthabaska sera élu ce soir


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Par La Presse Canadienne, 2025
QUÉBEC — C’est l’heure des choix pour les électeurs d’Arthabaska. On saura lundi soir qui va remplacer le député Eric Lefebvre qui a fait le saut au fédéral avec les conservateurs de Pierre Poilievre.
Pour l’heure, on s’attend à une lutte serrée entre le Parti québécois (PQ) et le Parti conservateur du Québec (PCQ). L’agrégateur de sondages Qc125 place les deux formations politiques au coude-à-coude.
Les péquistes souhaitent poursuivre leur lancée entamée par leurs victoires dans les deux dernières élections partielles, Jean-Talon et Terrebonne.
C’est l’ancien journaliste à Radio-Canada, Alex Boissonneault, qui porte les couleurs du PQ pour ce scrutin.
Cela fait plus de 25 ans que les électeurs d’Arthabaska n’ont pas envoyé un péquiste à l’Assemblée nationale.
Le retour des conservateurs ?
Les enjeux sont grands aussi pour le PCQ. Son chef, Éric Duhaime, pourrait enfin faire son entrée à l’Assemblée nationale. Une défaite risque toutefois de provoquer des remous au sein de la formation politique de droite.
Rappelons que lors des élections générales de 2022, le PCQ a obtenu 13 % des votes, mais aucun député. Le chef conservateur a souvent affirmé qu’une victoire lors de cette partielle permettrait de compenser dans une certaine mesure cette «distorsion démocratique».
Si Éric Duhaime remporte son pari, il sera le premier député conservateur à être élu sur la scène provinciale depuis 1935.
Fait surprenant: M. Duhaime a reçu l’appui de l’ex-maire de Montréal Denis Coderre. Celui qui a voulu être chef du PLQ a appelé les électeurs libéraux à appuyer le chef conservateur.
Lors de l’élection générale de 2022, le candidat conservateur Tarek Henoud est arrivé en deuxième place avec 25 % des votes dans la circonscription.
L’élection sera décisive pour la CAQ, qui détient cette circonscription depuis 2012. En 2022, le candidat caquiste Eric Lefebvre a remporté le comté avec 52 % des voix.
Or, la défaite pourrait être cuisante si on se fie à l’agrégateur de sondages Qc125, qui place la CAQ en quatrième position avec seulement 9 % des intentions de vote.
Pour cette partielle, le gouvernement Legault a jeté son dévolu sur Keven Brasseur, ancien président de la Chambre de commerce et d’industrie des Bois-Francs et de L’Érable.
C’est Chantale Marchand qui représente le Parti libéral du Québec dans cette bataille électorale. Québec solidaire a, pour sa part, choisi l’infirmière Pascale Fortin.
Malgré la saison estivale, le vote par anticipation a été très populaire pour cette élection partielle. Mardi dernier, le taux de participation se situait à environ 26 %, soit près du double par rapport à la dernière élection partielle dans Terrebonne.
Les élus québécois entrent en année préélectorale et le résultat de cette partielle va donner le ton. Le prochain scrutin général aura lieu en octobre 2026. Le candidat élu lundi soir devra donc rapidement retourner faire du porte-à-porte pour conserver son siège.
Une circonscription changeante
La couleur politique d’Arthabaska a changé à plusieurs reprises dans les dernières décennies.
Avant la CAQ, Arthabaska a appartenu aux libéraux de 2003 à 2012, avec un bref intermède adéquiste entre 2007 et 2008.
De 1989 à 2003, la circonscription du Centre-du-Québec est péquiste.
Même l’Union nationale y a planté son drapeau à cinq reprises entre 1936 et 1966. Les électeurs d’Arthabaska sont donc tout sauf acquis à un parti politique.
La circonscription d’Arthabaska a été créée en 1853 et est notamment composée de Plessisville, Victoriaville et Saint-Ferdinand.
Il y a près de 63 000 électeurs inscrits dans le comté.
Thomas Laberge, La Presse Canadienne