Des Premières Nations de C.-B. demandent à Carney de rejeter tout projet d'oléoduc


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Par La Presse Canadienne, 2025
VANCOUVER — Les Premières Nations côtières de la Colombie-Britannique ont envoyé une lettre au premier ministre Mark Carney, lui demandant de rejeter tout nouveau projet d'oléoduc vers la côte nord-ouest.
Cette sortie survient alors que la première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, fait pression en faveur d'un nouvel oléoduc privé qui acheminerait du pétrole brut vers la côte nord de la Colombie-Britannique pour l'exporter vers l'Asie.
Marilyn Slett, présidente de l'Initiative des Premières Nations côtières et du Grand Ours, a déclaré dans un communiqué de presse qu'aucun projet d'oléoduc ou de pétrolier ne serait acceptable pour leur groupe et que toute proposition visant à acheminer du pétrole brut par leurs eaux côtières est vouée à l'échec.
Le groupe demande à M. Carney de respecter la Loi sur le moratoire relatif aux pétroliers de 2019, qui interdit aux pétroliers transportant plus de 12 500 tonnes métriques de brut de s'arrêter, de charger ou de décharger dans les ports ou les installations maritimes de la côte nord.
Selon le groupe, cette loi constitue la reconnaissance par le Canada de plus de 50 ans d'efforts pour protéger la côte nord du Pacifique, qui comprend la forêt pluviale du Grand Ours et Haïda Gwaïi, des risques de déversement de pétrole.
Les deux nations affirment n'avoir pas changé de position depuis que les pétroliers ont été bannis de leurs eaux territoriales en 2010, en vertu de lois, de responsabilités et de droits ancestraux.
Le groupe affirme que la côte nord du Pacifique possède l'un des écosystèmes marins d'eau froide les plus riches et les plus productifs de la planète. Il ajoute qu'elle demeure une source de nourriture, de culture et de moyens de subsistance pour les communautés côtières et tous les résidents de la Colombie-Britannique.
Le groupe a plutôt suggéré au premier ministre de les rencontrer afin de «mieux comprendre le véritable trésor écologique que représente la côte nord du Pacifique».
La lettre arrive moins d'une semaine après que Mark Carney a rencontré des centaines de chefs de Premières Nations, où il s'est heurté à une certaine résistance à la Loi visant à bâtir le Canada, qui permet au gouvernement d'accélérer les grands projets qu'il juge d'intérêt national, notamment en contournant les lois existantes.
Un compte-rendu du cabinet du premier ministre publié mardi, après sa rencontre avec les premiers ministres en Ontario, indique que M. Carney «continuera de rencontrer les principaux intervenants pour veiller à ce que les grands projets soient réalisés en partenariat avec les Premières Nations, les Inuits et les Métis, et s’assurera que tout est mis en œuvre afin de bâtir l’unité de l’économie canadienne».
Brieanna Charlebois, La Presse Canadienne