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Des milliers de décès seraient liés à la fumée des feux de forêt, selon un rapport

durée 22h55
28 octobre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Par La Presse Canadienne, 2025

Un nouveau rapport sur la santé mondiale indique que, chaque année, entre 2020 et 2024, environ 1400 décès au Canada ont été associés à la pollution par la fumée des feux de forêt, alors que les changements climatiques ont des conséquences de plus en plus néfastes sur la santé au pays.

Le Compte à rebours sur la santé et les changements climatiques de Lancet, compilé par plus de 100 experts du monde entier, est considéré comme l'une des analyses les plus complètes sur le sujet.

Entre 2020 et 2024, le rapport révèle que la pollution par la fumée des feux de forêt au Canada a augmenté en moyenne de 172 % par rapport à la période de 2003 à 2012.

Parmi les autres conclusions importantes se trouve le fait que les Canadiens ont été exposés l'année dernière à environ six jours de vagues de chaleur qui n'auraient pas dû se produire sans l'influence du changement climatique, causé par la combustion de combustibles fossiles.

Le rapport suggère que l'exposition à la chaleur l'an dernier a entraîné la perte de plus de 40 millions d'heures de travail potentielles, soit 136 % de plus que la moyenne des années 1990.

Cela représente une perte de revenus estimée à 1,4 milliard $.

Le secteur de la construction a représenté près des deux tiers de ces heures perdues en 2024.

Ce rapport est publié peu avant une importante conférence des Nations unies sur le changement climatique, qui se tiendra le mois prochain au Brésil, et une réunion des ministres de l'Environnement et de l'Énergie du G7 plus tard cette semaine à Toronto.

Le monde se dirige vers un réchauffement climatique «potentiellement catastrophique», malgré des décennies d'avertissements scientifiques, indique le rapport.

Paradoxalement, souligne le document, certains dirigeants mondiaux ignorent les preuves scientifiques sur la santé et le changement climatique au profit d'intérêts économiques et politiques à court terme.

Les «géants des combustibles fossiles» profitent de cette baisse de pression politique pour suspendre, retarder ou annuler leurs engagements climatiques, suggère le rapport, alors même que les banques ont accru leurs prêts au secteur, menaçant «non seulement la santé publique, mais aussi les économies nationales».

«Face aux menaces croissantes qui pèsent sur la vie et la santé des populations, assurer une transition juste, équitable et respectueuse de la santé exige la mobilisation de tous. Il n'y a plus de temps à perdre», soutient le rapport.

Le document suggère que l'accès à une électricité renouvelable, hors réseau et abordable est «essentiel pour s'attaquer aux principales sources d'émissions de gaz à effet de serre et réduire les risques climatiques».

Pourtant, à l'échelle mondiale, environ un milliard de personnes sont desservies par des établissements de santé dépourvus d'une alimentation électrique fiable. De plus, la grande majorité des ménages des pays les moins industrialisés utilisent des combustibles polluants et peu fiables pour répondre à leurs besoins énergétiques, ce qui souligne l'accès «profondément inégal» à l'énergie propre.

Le rapport indique que retarder la transition des combustibles fossiles vers les énergies renouvelables coûte des vies, mais il fait également valoir que les transitions dans d'autres secteurs, comme l'alimentation et l'agriculture, pourraient avoir des effets bénéfiques majeurs sur le climat et la santé.

Le rapport suggère qu'en 2022, 39 % des émissions liées à la consommation de produits agricoles au Canada étaient liées à la viande rouge et aux produits laitiers. La même année, le rapport estime qu’environ 16 000 décès étaient liés à une consommation excessive de ces deux types d'aliments, ainsi que de viande transformée.

Jordan Omstead, La Presse Canadienne