De jeunes canadiens célèbrent le 80e anniversaire du Jour de la Victoire aux Pays-Bas


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Par La Presse Canadienne, 2024
HALIFAX — Alors que les Pays-Bas célèbrent le 80e anniversaire de la libération du pays par l'armée canadienne, plus de 1000 élèves canadiens participeront à des événements au cours desquels ils devraient ressentir à la fois l'horreur de la guerre et la vénération des Néerlandais pour leurs libérateurs.
Plus de 175 000 Canadiens ont combattu au sein de la Première armée canadienne aux Pays-Bas entre septembre 1944 et mai 1945. De ce nombre, 7600 ont été tués au cours de la campagne visant à libérer le pays de l'occupation allemande qui durait depuis cinq ans.
Les combats ont pris fin le 5 mai 1945, lorsque le général de corps d'armée canadien Charles Foulkes a accepté la reddition des troupes allemandes dans le village de Wageningen.
David Chisholm, directeur adjoint de la Three Oaks Senior High School, à Summerside, à l'Île-du-Prince-Édouard, est un ancien professeur d'histoire qui se passionne depuis longtemps pour les anciens combattants canadiens.
Son école est l'une des cinq de la province à participer au voyage qui, espère-t-il, insufflera la même passion à ses élèves.
«Nous faisons en sorte que les enfants soient en contact avec leur propre famille et leur propre communauté. Ils réalisent des projets, font des recherches et nouent des liens avec les anciens combattants locaux», a-t-il expliqué.
M. Chisholm était aux Pays-Bas pour les célébrations des 65e et 70e anniversaires de la libération.
«J'ai pu découvrir ce que c'est que d'être Canadien pendant la libération et les célébrations. Ils vont vraiment voir ce que c'est que d'être Canadien et d'être vénéré.»
«C'est très puissant»
Amy Meunier, sous-ministre adjointe chargée de la commémoration et des affaires publiques à Anciens Combattants Canada, a déclaré que son ministère s'efforçait d'aider les groupes d'étudiants à participer aux diverses cérémonies, bien qu'ils ne fassent pas partie de la délégation officielle du Canada.
Mme Meunier, qui travaille pour le ministère depuis 20 ans, affirme que l'intérêt pour les voyages aux Pays-Bas à l'occasion des célébrations de la libération n'a fait que croître au cours de cette période.
«Je pense que cela est dû en grande partie au rôle joué par les enseignants du Canada et les groupes d'anciens combattants qui se rendent dans les écoles et discutent avec les élèves pour susciter leur intérêt», a-t-elle affirmé.
Selon Mme Meunier, la possibilité pour les élèves canadiens de ressentir directement la gratitude du peuple néerlandais laisse également une impression durable. Cela se produit de différentes manières, notamment lors de conversations individuelles.
«On le voit tous les jours. Il y a toujours de jeunes Canadiens à des événements et on voit ces liens informels se créer et c'est très puissant», a-t-elle déclaré.
Le groupe de l'Île-du-Prince-Édouard a commencé son voyage en France, où il a visité jeudi le monument commémoratif de la victoire déterminante du Canada lors de la Première Guerre mondiale, à la crête de Vimy. L'imposant monument en pierre calcaire, qui surplombe la plaine de Douai depuis le point le plus élevé de la crête, porte les noms de plus de 11 000 soldats canadiens portés disparus au cours du conflit.
Ian Sharpe, un élève de 12e année à Three Oaks, a été ému par sa visite.
«On peut l'apprécier à travers des photos, mais le voir en vrai est à couper le souffle. C’est difficile à exprimer», a déclaré le jeune homme de 17 ans lors d'un entretien téléphonique depuis le site historique national.
Ces élèves de l'Île-du-Prince-Édouard ont également visité le cimetière militaire de Thelus, près de Vimy, puis se sont rendus sur plusieurs champs de bataille en Belgique, avant d'assister à des cérémonies dans la ville néerlandaise de Bergen op Zoom, où se trouve un cimetière militaire canadien. Ils y déposeront une plaque sur la tombe du soldat Alvah Ray Leard, au nom de sa famille.
M. Leard, originaire de Northam, à l'Île-du-Prince-Édouard, a été tué au combat à l'âge de 22 ans, le 26 septembre 1944.
La découverte de la contribution du Canada a été une révélation pour Ian Sharpe.
«À l'approche du voyage, nous avons fait des recherches pour préparer les événements de la libération, et il est apparu clairement que nous avions joué un rôle important dans la libération», a-t-il souligné.
Jackie Shaw, enseignante à la St. Stephen Catholic Secondary School de Bowmanville, en Ontario, pense que les célébrations seront une véritable révélation pour le groupe de 13 élèves de son école.
Mme Shaw a indiqué que ses élèves participeront dimanche à une «marche de la libération» silencieuse à Bergen op Zoom, qui se terminera au cimetière militaire canadien.
Selon elle, les élèves ont progressivement pris conscience de l’importance de la contribution du Canada à la guerre.
Keith Doucette, La Presse Canadienne