C.-B.: un législateur choqué par la proposition d'un sénateur américain


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Par La Presse Canadienne, 2025
VICTORIA — Un législateur de la Colombie-Britannique a expliqué être passé de «déçu» à «furieux» après avoir reçu la proposition d'un sénateur républicain d'un État visant à ce que les quatre provinces de l'Ouest canadien se joignent aux États-Unis.
Brennan Day, du Parti conservateur de la Colombie-Britannique (opposition), a déclaré que son bureau devait d'abord confirmer l'authenticité de la lettre «absurde» du sénateur du Maine, Joseph Martin, après l'avoir reçue la semaine dernière.
Le texte de trois pages de M. Martin stipulait que si la Colombie-Britannique, l'Alberta, la Saskatchewan et le Manitoba demandaient leur adhésion aux États-Unis après les référendums, ce serait en tant qu'États américains à part entière.
«Il ne s'agirait pas d'une annexion. Il s'agirait d'une adoption : accueillir chez eux des âmes sœurs, nées sous un drapeau différent, mais désireuses de vivre sous notre Constitution et d'accepter nos responsabilités, nos coutumes et nos traditions», a-t-il écrit dans la lettre partagée par M. Day.
M. Martin a expliqué dans sa lettre que son appel n'était pas un «fantasme d'empire», mais une «vision profondément ancrée dans la tradition américaine» qui donnerait aux quatre provinces une chance de «se défaire d'idéologies défaillantes».
«Pendant trop longtemps, les citoyens canadiens ont été soumis à une illusion de liberté administrée par des moyens bureaucratiques», a-t-il écrit, ajoutant que la Charte canadienne des droits et libertés, «bien que noble dans sa rhétorique, n'offre aucune protection absolue».
Il a déclaré que cela contrastait avec la Déclaration des droits des États-Unis.
M. Martin a indiqué que «des millions de personnes actuellement frustrées par l'autorité centrale, la décadence morale et l'étouffement bureaucratique» seraient récompensées par la «liberté» si les quatre provinces se joignaient aux États-Unis.
«Le tapis rouge est déroulé», a-t-il conclu.
M. Day a expliqué que le point le plus choquant de la lettre était son attaque contre les institutions canadiennes, comme la Charte des droits et libertés, le gouvernement parlementaire, le monarchisme, le bilinguisme et le multiculturalisme, et le rejet de ces piliers comme étant un «bagage politique».
M. Day a ajouté en entrevue que M. Martin devait prendre conscience du poids de son bagage. Il a affirmé que son parti «trimballait des valises à roulettes» aux États-Unis, où la Constitution était «déchirée par les républicains».
M. Day a précisé que la raison de cette lettre de M. Martin n'était pas claire, mais qu'il soupçonnait que cela pourrait être dû à la «rhétorique» en provenance de l'Alberta, qui l'avait amené à croire que les Britanno-Colombiens seraient intéressés.
M. Martin n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires laissée par message vocal et texto.
M. Day a indiqué avoir écrit une réponse à M. Martin, dans laquelle il reconnaissait que le Canada avait des problèmes.
«Mais nous ne les résolvons pas en renonçant à notre identité, comme vous le suggérez, a-t-il expliqué dans sa réponse. Nous les corrigeons en faisant ce que les Canadiens ont toujours fait : se retrousser les manches, s'écouter et trouver un terrain d'entente.»
M. Day a dit lors de son entrevue que «l'écrasante majorité des Canadiens» s'aiment tels qu'ils sont.
«Nous avons beaucoup de travail à faire pour améliorer nos services et nous assurer de dépenser notre argent judicieusement et d'en avoir pour notre argent, a-t-il ajouté. Mais je ne pense pas que quiconque ici se tourne vers le sud et se dise : 'Nous voulons plus de cela'.»
Wolfgang Depner, La Presse Canadienne