Air Canada: FTQ et CSQ voient un parallèle avec la loi de Boulet


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Par La Presse Canadienne, 2025
MONTRÉAL — Les présidents de la FTQ et de la CSQ craignent que des syndicats du Québec vivent bientôt le même traitement que les agents de bord d'Air Canada présentement, avec la loi que vient de faire adopter le ministre du Travail, Jean Boulet.
La loi québécoise, adoptée en mai dernier, limite les effets d'une grève ou d'un lock-out. Entre autres, elle donne au ministre du Travail le pouvoir d'imposer l'arbitrage aux parties, lorsqu'il juge qu'une grève ou un lock-out risque de causer un préjudice grave ou irréparable à la population.
Magali Picard, présidente de la FTQ — la centrale à laquelle est affilié, au Québec, le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), qui représente les agents de bord d'Air Canada — et Éric Gingras, président de la CSQ, tracent un parallèle avec ce qui pourrait arriver bientôt à des syndicats québécois, avec l'imposition d'un arbitrage et la fin forcée d'une grève.
D'autres employeurs pourraient «laisser pourrir les négociations», puis aller ensuite «pleurer sur l'épaule des gouvernements» en leur demandant d'intervenir, a affirmé Mme Picard.
«Je vous prédis que c'est également ce qui va arriver au Québec, à la suite de l'adoption par la CAQ et le gouvernement de François Legault du projet de loi 89 qui limite le droit de grève», a-t-elle ajouté.
Au cours de sa traditionnelle conférence de presse de la rentrée scolaire, lundi à Montréal, le président de la CSQ, Éric Gingras, a offert son soutien aux agents de bord d'Air Canada «qui vivent exactement, avec l'imposition de l'article 107 (du Code canadien du travail), ce que les syndicats du Québec pourraient vivre» avec la nouvelle loi québécoise: «un employeur qui se traîne les pieds, qui se croise les bras en négo, et qui attend que le gouvernement intervienne».
Lia Lévesque, La Presse Canadienne