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Le désert du film d’horreur québécois

durée 11h48
30 septembre 2015
Mathieu Ferland
duréeTemps de lecture 3 minutes
Par
Mathieu Ferland

« C’est bientôt l’Halloween, on veut des bonbons », comme disait l’autre. Pour ma part, je vous dirais, « C’est bientôt l’Halloween, on veut des films d’horreur ».  Et si je vous disais que j’éprouve un vif désir de visionner un film d’horreur produit au Québec? Sans doute me répondriez-vous par un regard ahuri, une bouche grande ouverte et l’interrogation suprême dans les yeux.

Le cinéma de genre n’a tout simplement pas la cote au Québec. Que l’on parle d’horreur, de science-fiction, ou même de films d’action, les cinéastes hésitent à se lancer dans de telles aventures. La question de budget arrive généralement en tête de liste des raisons qui poussent les cinéastes à éviter ces genres. Le Québec pourrait-il soutenir une méga production de science-fiction du même genre que Star Wars? Absolument pas. A-t-il les outils pour produire un film d’action capable d’attirer les foules dans les salles obscures? Bon cop/Bad cop nous a prouvé que oui. Ce qui nous mène au film d’horreur. En février dernier, le réalisateur Alain Vézina a livré Le scaphandrier, une première véritable incursion dans le monde de l’horreur depuis près de dix ans. Une tentative malheureusement qui s’est avéré un échec sur toute la ligne alors que les critiques ont démoli cette vaine tentative, la comparant même à un pastiche des slasher movies que l’on retrouvait à la tonne durant les années 80.

On retrouve, heureusement pour les amateurs du genre, quelques soubresauts très positifs. Robin Aubert nous a offert, en 2005, le surprenant Saint-Marty-des-Damnés, mettant en vedette François Chénier. Éric Tessier, en 2003, a livré une excellente adaptation du roman Sur le seuil, de Patrick Sénécal. Deux preuves qu’il existe un potentiel pour le genre au Québec, ne serait-ce que parmi nos auteurs.

Le film d’horreur possède l’avantage d’être un genre pouvant rapporter des sommes intéressantes aux guichets s’il est bien maîtrisé par son réalisateur. Avec un peu d’imagination, il est possible de produire un film sans utiliser la majeure partie du budget en effets spéciaux qui, de toutes façons, risquent fort d’être critiqués par les amateurs. La plus récente vague de films d’horreur (notamment la série Activités paranormales, qui ne comporte que peu ou pas d’effets spéciaux), est le meilleur exemple. J’aimerais voir des réalisateurs d’ici prendre cette chance, le Québec possède une grande imagination et une histoire riche, des ingrédients parfaits, n’êtes-vous pas d’accord? Depuis déjà quelques années, les cinéastes indépendants ont démontré leur savoir faire dans le domaine. Le festival Spasm offre depuis longtemps une vitrine pour les réalisateurs indépendants de court-métrages d'horreur, qui démontrent chaque année beaucoup de talent et de savoir-faire.

C’est un risque qui pourrait revitaliser le cinéma québécois, qui lui offrirait une autre dimension, alors que depuis quelques années, il se complait dans le film d’auteur ou la comédie, avec un détour vers la biographie de temps en temps. Ce qui fait la beauté d’une industrie cinématographique, c’est sa diversité, il est temps pour nos cinéastes de faire preuve d’initiative et de montrer à quel point ils sont capables d’être imaginatifs.

On se quitte sur une citation provenant d’un classique de Wes Craven : « Quel est votre film d’horreur préféré? »

 

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