Québécois repêchés : Le président de Hockey Québec réagit
Par Guy Latour
Seulement dix joueurs québécois ont été repêchés lors de la séance de repêchage de la LNH à Los Angeles, le mois dernier. Pour Hockey Québec, ce record peu enviable n'est pas une surprise.
En entrevue exclusive au Journal de Joliette, le président de Hockey Québec, Me Michael Brind'Amour, a mentionné qu'il s'attendait à voir une quinzaine d'espoirs repêchés cette année (il y a en eu dix).
L'organisme provincial se dévoue corps et âme pour améliorer la condition des joueurs. Tous les moyens sont utilisés afin d'y parvenir, dont la création du midget espoir, des cliniques pour les entraîneurs et les joueurs et la mise sur pied d'une structure régionale intégrée.
Entraîneurs payés?
Michael Brind'Amour souligne que, contrairement à ce que l'on peut croire, les entraîneurs font de l'excellent travail dans le développement des jeunes. Il se demande en même temps si on ne devrait pas amorcer une réflexion pour payer les entraîneurs élites au Québec.
Il cite l'exemple du hockey américain, où les coachs reçoivent presque tous un salaire. Les parents investissent aussi beaucoup d'argent dans le développement de leurs jeunes.
«Je pense qu'on devrait sérieusement se pencher sur la question de payer nos entraîneurs au Québec. Les entraîneurs bénévoles se font de plus de plus rares», de déclarer Michael Brind'Amour
Moins de ligues mineures?
Questionné à savoir si le midget AAA a toujours sa raison d'être, M. Brind'Amour affirme que cette ligue occupe le sommet de la hiérarchie des structures intégrées régionales.
Elles sont une intégration de toutes les personnes compétentes du hockey régional, du pee-wee AA au midget AAA. Les différentes ligues appliquent de façon rigoureuse le programme de développement du joueur mis sur pied par Hockey Québec.
Manque d'heures de glace
Hockey Québec souligne à grands traits qu'il est très difficile pour un joueur de bien se développer quand celui-ci a peu d'heures de glace pour s'entraîner. Il n'est pas rare que dans plusieurs associations mineures, seulement 90 minutes par semaine sont allouées pour les équipes AA et espoir pour leurs pratiques.
Les ligues pour adultes prennent aussi de plus en plus de place dans les arénas.
Pour régler ce problème, un partenariat a été créé avec le réseau scolaire pour la création du sport-études au niveau bantam à midget AAA. On augmente considérablement le nombre d'heures disponibles.
M. Brind'Amour souhaite enfin que les instances gouvernementales et municipales injectent de l'argent afin de bâtir de nouvelles surfaces glacées. Des arénas de quelques centaines de sièges suffiraient pour les jeunes.
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Des entraîneurs payés? Pas pour demain
Avec la mise en place des structures intégrées dans la région Laurentides-Lanaudière, cinq personnes occupant des fonctions de premier plan sont rénumérées dans chaque structure.
De souligner Micheline Roy, présidente de la région Laurentides-Lanaudière pour Hockey-Québec, ces structures sont l'avenir pour le développement du joueur au Québec. Dans un monde idéal, on souhaite que tous les entraîneurs soient payés, mais aucun d'entre eux ne l'est actuellement.
Présentement, on retrouve un responsable et quatre conseillers techniques qui reçoivent un montant annuel afin de bien gérer chaque administration. Rappelons que ces structures sont une intégration de toutes les personnes compétentes du hockey dans la région, du niveau pee-wee AA au midget AAA, incluant le double lettre.
Mme Roy cite en exemple les Phénix du Collège Esther-Blondin, l'équipe qui occupe le sommet de son organisation. Deux équipes midget espoir alimentent les Phénix, soit les Conquérants des Basses-Laurentides et les Pionniers de Lanaudière, ainsi que leurs équipes pee-wee et bantam AA. Les formations BB et CC de la région complètent la structure.
Mme Roy souhaite que les gouvernements s'impliquent davantage financièrement dans l'avenir, afin que tous les entraîneurs élites soient payés, et ce, avec Hockey Québec. Cela réglerait en grande partie le manque de bénévoles au hockey mineur.
«Dans la région de Lanaudière, il y a de plus en plus d'anciens joueurs de la LNH qui s'impliquent au hockey mineur», de mentionner Mme Roy. Elle cite les noms de Donald Audette, Éric Desjardins et Patrick Poulin par exemple. Micheline Roy est d'avis que l'ensemble des régions y gagnerait beaucoup à faire appel aux anciens de la LNH dans leur patelin, à cause de leur vécu.
LHJMQ
Tout comme son homologue de Hockey Québec, Micheline Roy est formelle sur deux choses : les associations locales manquent d'heures de glace et de bénévoles pour diriger dans l'élite.
Cependant, elle croit aussi que le junior majeur se doit de faire un examen de conscience pour le nombre peu élevé de Québécois repêchés ces dernières années. «Les distances à parcourir, l'aspect financier versus le développement du joueur et le nombre élevé de joueurs provenant de l'extérieur du Québec sont autant d'éléments à remettre en question dans la LHJMQ», de terminer la présidente régionale.
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