Violence conjugale
Elle dénonce son agresseur après 12 ans de calvaire
Durant plus de 12 ans, Nadia Beaulieu a vécu un véritable enfer avec son ex-conjoint à Sainte-Élizabeth.
En mars 2013, après avoir eu deux enfants avec lui, elle décide de mettre fin à son calvaire en portant plainte à la Sûreté du Québec. Celui qui est à l’origine des sévices, Jean-Sébastien Rondeau, 29 ans, de Lanoraie, a été condamné à deux moins un jour de prison, au palais de justice, le 29 avril. Le tribunal a cependant retranché 12 jours de détention préventive.
En plein procès, en novembre dernier, Rondeau a plaidé coupable à des accusations de voie de fait, voie de fait causant des lésions corporelles et voie de fait armée. La juge Sandra Blanchard l’a aussi reconnue coupable, le 29 décembre 2014, de deux chefs d’agression sexuelle, de voie de fait causant des lésions et de menace de mort.
Lors des représentations sur la peine, le 23 avril, la Couronne, représentée par Me Valérie Michaud, avait réclamé deux ans de pénitencier. De son côté, l’avocat de Jean-Sébastien Rondeau, Me Robert Loiseau avait estimé qu’une peine mixte de neuf mois de prison ferme et 15 mois avec sursis serait raisonnable dans les circonstances.
En rendant sa décision, la juge Blanchard a précisé que les tribunaux devaient faire preuve d’intolérance dans les cas de violence conjugale, ajoutant que les critères d’exemplarité et de dénonciation devaient primer dans le présent dossier.
Processus judiciaire pénible
La victime, Nadia Beaulieu, avait hâte que la sentence soit prononcée afin de pouvoir passer à autre chose. « Le processus judiciaire a été long et pénible, surtout lorsque j’ai témoigné. Je veux surtout que mes enfants soient en sécurité pour le futur», a-t-elle mentionné au journal.
La victime a connu Jean-Sébastien Rondeau alors qu’elle n’avait que 12 ans. Quelques mois plus tard, l’accusé déménage chez les parents de Mme Beaulieu. Très rapidement, les gestes de violence physique et les agressions sexuelles débutent. Ceux-ci augmentent en nombre, tout comme le degré de violence, à mesure que Mme Rondeau vieillit. À un certain moment, elle est agressée sexuellement aux deux jours en plus d’être battue quotidiennement.
« Comme les filles de mon âge, je voulais juste avoir un chum et être aimée. J’aimais tout le monde », a-t-elle ajouté lors d’une entrevue.
L’accusé l’a notamment frappé avec des bottes de cap d’acier, avec une lampe. Il a rentré sa tête dans le gravier et la boue à une reprise, à l’extérieur de l'entrée d’une voiture.
Jean-Sébastien Rondeau et Nadia Beaulieu ont fréquenté la même école secondaire. L’accusé l’a étranglé plusieurs fois dans les corridors. Il l’a suivait partout et la reconduisait à chacun de ses cours. Il la tirait par les cheveux et la frappait régulièrement.
Encore aujourd’hui, Nadia Beaulieu remonte difficilement la pente. Après trois tentatives de suicide et une hospitalisation en psychiatrique, elle reçoit un diagnostic de choc post-traumatique.
« Ma relation avec lui a fragilisé mon état de santé physique et psychologique. Je fais des crises d’anxiété et j’ai peur de le revoir. Je suis alors dans des états de stress d’hypervigivilance où je me sens en danger et surveillée », a-t-elle conclu.
3 commentaires
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Je souhaite vraiment que cette femme connaisse la joie d'être aimée et surtout respectée pour toujours. Cet homme horrible mérite vraiment une sentence plus sévère, c'est déçevant encore une fois de voir que la justice est trop clémente envers tout ces malades dangereux.
Bon courage pour l'avenir Nadia!