Projet controversé d’aéroport à Saint-Cuthbert: L'injonction prolongée
Dans une décision rendue au cours des derniers jours, la Cour supérieure du Québec a prolongé l'injonction provisoire empêchant la construction d'un aéroport à Saint-Cuthbert.
« La municipalité de Saint-Cuthbert se réjouit de cette décision. Les Cuthbertoises et les Cuthbertois forment une communauté agricole et de villégiature solidaire et unie, fière de son territoire qu’elle a su protéger et mettre en valeur au fil des générations», a déclaré le maire de Saint-Cuthbert, Bruno Vadnais.
Rappelons que la municipalité a demandé au tribunal d’empêcher le début des travaux prévu cet été sur ce grand site boisé et agricole d’une superficie de 250 acres, situé à proximité des zones habitées par la communauté.
La présence sur son territoire de l’Engoulevent bois-pourri, un oiseau protégé au Canada en vertu de la Loi sur les espèces en péril, explique la requête de la municipalité.
Au cours des prochaines semaines, Saint-Cuthbert et les membres du Comité Vigilance Saint-Cuthbert comptent mettre à profit le délai occasionné par l’arrêt des travaux en interpellant directement le ministre des Transports fédéral Marc Garneau pour que ce dernier prenne un arrêté ministériel interdisant la construction de l’aéroport projeté.
On souhaite aussi faire valoir que le projet est contraire à l’intérêt public, qu’il y a absence quasi complète d’acceptabilité sociale de la part des citoyens et des organisations de la région, et qu’il représente des risques élevés en matière de sécurité aérienne.
« Nous voulons également élaborer un projet alternatif qui saurait mettre en valeur notre territoire et la biodiversité qui y est présente, tout en protégeant l’exceptionnelle qualité de vie dont nous jouissons ici », a aussi déclaré Julie Robillard, porte-parole du Comité vigilance Saint-Cuthbert.
Rappel des faits
Rappelons qu'en avril, l'entreprise Gestion GNDE et le promoteur Guillaume Narbonne ont acheté un terrain afin de réaliser un vaste projet récréotouristique avec la présence d'un aéorodrome.
On souhaite y aménager une une piste d’atterrissage sur gazon de 200 pieds de large et 3000 pieds de long. Selon le promoteur, la majorité des appareils qui s'y poseront seront des ultralégers.
Le projet est cependant loin de plaire à la municipalité et à sa population. D'ailleurs, plusieurs personnes ont manifesté leur opposition lors d'une séance d'information avec le promoteur en janvier dernier.
La Cour supérieure du Québec entendra l'injonction le 4 octobre prochain.
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