La clientèle est de plus en plus jeune
LANAUDIÈRE -
La clientèle des maisons de thérapie de la région de Lanaudière est en pleine transformation. De plus en plus de jeunes de moins de 30 ans, et souffrant de dépendance aux drogues de synthèse, fréquentent ces établissements.
Selon les maisons de thérapies interrogées par le Journal, le phénomène de rajeunissement de la clientèle s’est amorcé depuis presque cinq ans. La clientèle, surtout composée, à cette époque, de gens âgés de plus de 40 ans, s’est soudainement rajeunie. Le Centre Nouveau Regard vit, justement, une année plus difficile alors que le taux d’occupation aurait grandement diminué récemment. Son directeur, Louis Gravel, croit que justement, le rajeunissement de la clientèle a eu un impact sur la baisse d’achalandage de son centre. « Ça en prend plus à cet âge pour se rendre compte qu’on a touché le fond », croit M. Gravel.
À la Maison Nouvelle Vie, on parle de plus en plus de personnes dans la vingtaine qui souffrent de polytoxicomanie. Son directeur, Yvan Vachon, confirme que le phénomène de rajeunissement de la clientèle a touché ses établissements depuis quatre ou cinq ans. Selon lui, l’alcoolique pur et dur est de plus en plus rare au sein des maisons de thérapies. « Ce sont les drogues de synthèses qui font le plus de dommages », ajoute ce dernier.
L’ensemble des maisons interrogées confirme qu’une part très importante de leur clientèle est constituée de personnes qui consomment des drogues de synthèse, plus abordable et plus accessible.
Motivation
Plusieurs directeurs de maison de thérapies croient également qu’une jeune clientèle manque généralement de motivation. Au Pavillon Louis-Cyr, à Saint-Jean-de-Matha, on nous informe que les jeunes sont souvent plus réticents à suivre une thérapie concernant la consommation de drogues ou d’alcool. Yvan Vachon, du Centre Nouvelle vie précise de son côté que, très souvent, c’est un facteur déterminant qui pousse une personne de cette tranche d’âge à suivre une thérapie « Cela peut-être une décision judiciaire ou la pression du milieu familial », ajoute ce dernier.
Par ailleurs, selon les intervenants qui ont répondu aux questions du Journal, les moins de 30 ans sont très réticents à suivre cette voie. « Le lendemain de veille est plus facile à gérer à 22 ans qu’à 52 », explique la directrice d’un établissement de la région.
Selon les directeurs interrogés, le fait que cette décision découle fréquemment d’un facteur externe peut nuire à la motivation des bénéficiaires. Presque toutes les maisons de thérapies affirment que le taux de réussite est, de loin, moins important lorsque ce sont des jeunes. Certains avancent même que le tiers des bénéficiaires abandonnent avant la fin de leur cheminement. « Annoncer à certaines personnes qu’ils ne consommeront plus jamais de leur vie est un message qui ne passe carrément pas dans bien des cas », ajoute Yvan Vachon, qui souligne le fait que plus on est jeune, plus on dispose de temps devant nous pour une rechute.
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