Les citoyens sont-ils vraiment sensibilisés?
Par Mathieu Ferland
Les citoyens de la région sont-ils sensibilisés à l’économie d’eau? Le nombre de constats d’infraction distribué pour un usage abusif de l’eau potable en période estivale tend à démontrer que c’est le cas, alors qu’on enregistre une diminution de plus de 50 % de ces avertissements dans certaines municipalités
Uniquement à Joliette, le nombre d’avertissements pour un usage abusif de l’eau potable est passé de 296, en 2012, à 200, l’année suivante. Selon des chiffres fournis par la Ville, 86 avertissements ont été distribués jusqu’à présent en 2014, ce qui pourrait mener à un total d’environ 175 à la fin de l’été. Le nombre de constats d’infraction est quant à lui passé de cinq (en 2012) à deux en 2013. La Ville de Joliette ne pouvait toutefois pas avancer le nombre exact pour l’année en cours.
La situation est similaire dans le secteur de Rawdon, où l’Escouade bleue a distribué 112 avertissements, en 2013, pour un arrosage hors des journées permises, de même qu’une utilisation d’eau potable lors des interdictions (lavage de voiture, d’entrée de cour ou de résidence). Hugo Lebreux, le directeur des travaux publics de Rawdon, précise que ces 112 avertissements étaient de nature verbale. « Il s’agissait de la première année d’implantation de cette règlementation, nous souhaitions procéder en douceur », souligne le directeur, qui ajoute que six constats d’une valeur de 147 $ ont été distribués cette année-là. En 2014, on ne fait état jusqu’à présent que d’un seul constat et de 28 avertissements, une bonne nouvelle selon le directeur. Ce dernier avance deux hypothèses pour expliquer cette amélioration. « Soit la météo est plus favorable cette année, soit les gens réalisent de plus en plus l’importance d’économiser l’eau. »
À Saint-Charles-Borromée, on nous explique qu’aucun constat n’a été distribué cette année et que seulement 15 avertissements ont été donnés, comparativement à 59 pour l’année 2013.
Des irréductibles
Le Journal s’est toutefois entretenu avec un urbaniste œuvrant dans la région. Ce dernier affirme qu’un nombre surprenant de résidents contournent les règlements municipaux. « L’obsession d’avoir un beau terrain prend souvent le dessus sur la logique », explique ce dernier, qui a tenu à garder l’anonymat. Il ajoute avoir été témoin de citoyens se levant aux petites heures de la nuit pour arroser leur gazon même en période d’interdiction.
Selon les villes ou municipalités où l’on se retrouve, les constats d’infractions peuvent aller de 100 $ à 1000 $.
En saison estivale, 75 % de l’eau traitée par les municipalités serait utilisée pour l’arrosage des gazons.
De récents chiffres proclamaient même le Québec comme champion du gaspillage d’eau.
Selon la Ville de Joliette, il serait possible de chiffrer la quantité d’eau utilisée par tous les abonnés du réseau d’aqueduc à 14 200 mètres cubes par jour, une moyenne calculée sur une base annuelle.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.